Une semaine, jour pour jour, après la demande du procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo, d'émettre un mandat d'arrêt internationale à l'encontre du président soudanais Omar El Béchir, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, s'est rendu à Khartoum pour présenter son plan d'action au gouvernement soudanais. Samedi, au Caire, les ministres des Affaires étrangères arabes se sont réunis pour élaborer ce plan d'action. Le lendemain, Amr Moussa a rencontré Omar El Béchir pendant plus de deux heures quant aux décisions prises au Caire sans pour autant les divulguer. Toutefois, Al Sammani Al Wassila, secrétaire d'Etat soudanais aux Affaires étrangères a dévoilé quelques détails de ce plan. La Ligue arabe suggère une conférence internationale réunissant toutes les parties soudanaises et internationales pour résoudre le conflit du Darfour. Les ministres arabes ont tous critiqué la décision de Luis Moreno Ocampo à propos de la demande du mandat d'arrêt international contre Omar El Béchir pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, estimant que c'est une menace contre le processus de paix. Ces derniers jugent cette position déséquilibrée, comme l'explique le secrétaire de la Ligue arabe : « Dans cette décision, il n'y a rien au sujet des mouvements des chefs rebelles et de ce qu'ils ont fait. » Pour les ministres arabes, le président soudanais ne doit rendre compte qu'à la justice de son pays. « Une justice efficace ne sera rendue au Soudan que sous le contrôle de la Ligue arabe et de l'Union africaine », ont-ils expliqué. Elle a par ailleurs lancé un appel à la justice soudanaise de poursuivre ces efforts concernant la justice au Soudan sur les événements au Darfour. En revanche, la suggestion d'adopter une résolution de l'ONU pour suspendre pendant un an les procédures de la CPI n'a pas été suggérée. En tout cas, le Soudan ne reconnaît toujours pas le tribunal international. Khartoum continue de refuser de livrer deux de ses responsables, dont un ministre. Le président Béchir utilise la voie diplomatique afin d'essayer d'éviter que cette demande de mandat d'arrêt devienne réelle. Dimanche, il a envoyé un émissaire rencontrer le président libyen Mouammar Kadhafi. La Libye est actuellement membre non permanent à l'ONU. Egalement, Omar El Béchir espère réussir à convaincre l'un des cinq membres permanents de l'ONU d'utiliser son veto. Il peut se tourner vers la Chine ou la Russie. Ces deux pays ont de nombreux partenariats avec le Soudan dans le domaine pétrolier.