L'Union africaine (UA) a de nouveau appelé dimanche le Soudan et le Soudan du Sud à cesser les hostilités et reprendre les négociations. "L'Union africaine réitère le besoin d'une cessation complète des hostilités et d'une reprise immédiate des négociations entre le Soudan et le Soudan du Sud", déclare-t-elle dans un communiqué. Les parties doivent se laisser guider par "les intérêts à long terme de leurs pays et populations", ajoute-t-elle au nom du président de sa Commission, Jean Ping. Elles doivent prendre leurs responsabilités "vis-à-vis de la région, le reste de l'Afrique et la communauté internationale plus large", dit-elle encore. La Commission est l'organe exécutif de l'institution panafricaine. M. Ping demande aussi aux dirigeants soudanais et sud-soudanais d'éviter "les déclarations qui mettent de l'huile sur le feu, compliquent la situation actuelle, délicate, et mettent à mal les espoirs de relations fraternelles entre les deux Etats et les deux populations." Le Soudan du Sud a accédé à l'indépendance en juillet 2011. Depuis, les relations entre les deux parties sont extrêmement tendues. Juba et Khartoum ne parviennent pas à s'entendre sur le tracé de leur frontière commune, sur le partage des ressources pétrolières et s'accusent mutuellement de soutien à des groupes rebelles. Depuis fin mars, des affrontements autour du champ pétrolier frontalier de Heglig, revendiqué par les deux parties, font même craindre une nouvelle guerre ouverte. La semaine dernière, quand les troupes de Juba se sont emparées de Heglig,le président soudanais, Omar el-Béchir, a multiplié les déclarations enflammées contre les dirigeants du Sud, les qualifiant "d'insectes" dont il voulait débarrasser les Sud-Soudanais. Depuis, les troupes sud-soudanaises se sont retirées de Heglig. Mais les deux capitales se livrent une guerre de communication sur la façon dont s'est déroulé le repli : Juba parle de départ volontaire, Khartoum dit avoir "libéré" la zone. Ces récents affrontements ont mis à mal les négociations que mène, à Addis Abeba où elle a son siège, l'UA pour tenter de régler les problèmes Nord-Sud depuis la partition du Soudan. Le Parlement soudanais a notamment déclaré la suspension des pourparlers.