Les autorités égyptiennes pressent les chefs de tribus locales de soutenir la campagne de sécurité menée au Sinaï depuis l'attaque qui a coûté la vie à 16 gardes-frontières le 5 août, rapporte mardi la presse du Caire. Le ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi a demandé aux chefs de tribus réunis lundi à Al-Arich, dans le nord de la péninsule, de "soutenir les forces de sécurité et la campagne" menée dans cette région, écrit le quotidien gouvernemental Al-Ahram. Le ministre de la Défense a assuré que l'objectif de la campagne était de "reprendre totalement la situation en main au Sinaï" et que le rôle de l'armée consistait à "appuyer les forces du ministère de l'Intérieur". Il a ajouté que les noms des auteurs de l'attaque du 5 août, attribuée à des extrémistes islamistes, seraient annoncés dès la fin de l'enquête. Les autorités égyptiennes se sont engagées à reprendre en main le Sinaï, une région sensible proche d'Israël et de l'enclave palestinienne de Gaza, où prospèrent contrebandiers et extrémistes, en proie à un fort regain d'insécurité depuis la chute en février 2011 du président Hosni Moubarak. La campagne est émaillée d'incidents dont des échanges de tirs qui se sont produits le 14 août entre les forces de l'ordre et des hommes armés soupçonnés d'implication dans l'attentat. Le 18 août, trois policiers égyptiens ont été blessés dans une embuscade tendue par des activistes qui ont tiré à la roquette sur leur véhicule dans le nord du Sinaï. Les tribus du Sinaï, une région majoritairement peuplée de bédouins, entretiennent depuis longtemps des relations difficiles avec le pouvoir central, qu'elles accusent de délaisser le développement de la péninsule.