Le nord du Mali, région en majorité désertique représentant les deux-tiers de son territoire, est depuis fin mars-début avril sous contrôle de groupes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui prônent l'application la charia (loi islamique) dans tout le pays. Le Nord est tombé aux mains des islamistes armés, qui ont profité d'un coup d'Etat militaire contre le président Amadou Toumani Touré (ATT) le 22 mars. Ils ont évincé leurs ex-alliés du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg), qui avait lancé l'offensive en janvier. Amnesty International a dénoncé la multiplication des violences et châtiments corporels infligés par les islamistes dans le Nord, "au nom de leur interprétation de la charia": exécution par lapidation d'un couple non marié, amputations de présumés voleurs, à la suite de "parodies de procès", flagellations de buveurs d'alcool ou de fumeurs. Les islamistes ont également démoli la majorité des mausolées des saints musulmans de la cité de Tombouctou.