Les Emirats arabes unis vont juger onze Egyptiens accusés de diriger une cellule liée aux Frères musulmans, après avoir rejeté une demande du Caire de les libérer, rapporte samedi le quotidien émirati Gulf News. Les relations entre les deux pays, déjà tendues depuis l'arrivée à la présidence égyptienne de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, se sont détériorées après l'annonce la semaine dernière de l'arrestation de ce groupe dans les Emirats. Selon Gulf News, les autorités des Emirats ont informé une délégation égyptienne venue mercredi demander la libération des onze hommes qu'elles ne pouvaient pas accéder à sa demande et que les suspects devaient être traduits en justice. Un conseiller du président Morsi, Essam el-Haddad, et le chef des services de renseignement égyptiens Mohamed Chahata avaient rencontré mercredi à Dubaï le vice-président et Premier ministre, cheikh Mohammad ben Rached Al-Maktoum. Les Emirats ont affirmé à la délégation que la libération des suspects "était impossible" avant qu'ils soient traduits en justice, a indiqué le journal. Selon la presse émiratie, les onze Egyptiens dirigeaient une cellule des Frères musulmans dans le pays, qui recrutait des expatriés égyptiens, collectait des informations classées secrètes liées à la défense et envoyaient illégalement des fonds à l'organisation mère en Egypte. Les suspects "ont des liens (...) avec des Emiratis actuellement détenus et accusés de vouloir déstabiliser la sécurité nationale", selon Gulf News. Le porte-parole de la confrérie, Mahmoud Ghozlan, a dénoncé jeudi une "campagne injuste" contre ses compatriotes, pour la plupart des médecins et des ingénieurs selon la presse égyptienne, parlant d'accusations sans "aucun fondement". Le chef de la police de Dubaï, Dhahi Khalfane, qui mène une campagne quasi-quotidienne contre les Frères musulmans sur Twitter, avait accusé la confrérie en mars de comploter pour renverser les monarchies arabes du Golfe.