Bachar al-Assad "participera" à la prochaine élection présidentielle en Syrie prévue en 2014, a affirmé samedi à Téhéran le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi, dont le pays est un proche allié du régime syrien. "Le président Assad, comme d'autres, participera à la prochaine élection, et le peuple syrien élira qui il veut" comme président, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse avec son homologue syrien Walid Mouallem, après avoir dit que M. Assad resterait au pouvoir jusqu'en 2014. M. Assad a toujours rejeté les appels lancés par les Occidentaux, de nombreux pays arabes, la Turquie et l'opposition syrienne à quitter le pouvoir en vue d'un règlement du conflit qui perdure depuis près de deux ans en Syrie, mais ne s'est pas prononcé sur la possibilité d'un nouveau mandat. L'opposition syrienne refuse tout dialogue qui n'aboutirait pas à un départ de M. Assad. Le président syrien de son côté se montre intraitable en affirmant que ses troupes continueraient le combat jusqu'à venir à bout des rebelles, qu'il assimile à des "terroristes". Le 15 janvier, le vice-ministre des Affaires étrangères syrien Jihad Moqdad avait jugé, dans un entretien à la BBC, que M. Assad pouvait en toute légitimité se présenter à la présidentielle de 2014 dans le cadre d'élections pluralistes. "Pourquoi l'exclure? La différence c'est que maintenant le président et les autres candidats devront aller vers le peuple, présenter leurs programmes et être élus par le peuple. Ce seront les urnes qui décideront de l'avenir de la Syrie", a-t-il dit. Depuis la prise de pouvoir par le Baas, il y a un demi-siècle, les Syriens devaient approuver tous les sept ans le candidat unique présenté par le parti au pouvoir. Ainsi Hafez al-Assad a régné durant 30 ans, puis c'est son fils, Bachar, qui a accédé à la magistrature suprême en 2000. Selon la Constitution adoptée en février 2012, Bachar al-Assad peut se présenter deux fois à partir de 2014. Il pourrait ainsi gouverner jusqu'en 2028 soit au total 28 ans, s'il est réélu. Le ministre iranien a en outre redit "la position officielle de l'Iran qui est que M. Assad demeurera le président légitime jusqu'à la prochaine élection présidentielle". "La crise syrienne n'a pas de solution militaire et la seule solution est un dialogue entre le pouvoir et l'opposition", a-t-il ajouté après une rencontre avec M. Mouallem, arrivé samedi matin à Téhéran, six jours après une visite à Moscou, l'autre allié du régime syrien. Dans cet esprit, l'appel à un dialogue avec l'opposition armée lancé lundi pour la première fois par M. Mouallem à Moscou est "un pas positif", a-t-il jugé. Toutefois, selon lui, "personne ne peut demander au pouvoir syrien d'abandonner les armes", car il "n'a pas d'autre choix que de combattre les mercenaires pour rétablir le calme". M. Mouallem a dénoncé de son côté l'annonce jeudi par Washington de l'octroi de 60 millions de dollars à l'opposition syrienne et d'une aide directe "non létale" à la rébellion. "Nous ne comprenons pas cette initiative alors que cette opposition tue des gens", a-t-il déclaré. Il a également appelé à faire "pression sur la Turquie et le Qatar", accusés par la Syrie d'aider la rébellion.