Bachar al-Assad restera "le président légitime" de Syrie jusqu'à la prochaine élection prévue en 2014, a affirmé samedi à Téhéran le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi dont le pays est l'un des principaux alliés du pouvoir à Damas. M. Salehi, lors d'un point de presse commun avec son homologue syrien Walid Mouallem, a aussi apporté son soutien à l'appel au dialogue avec l'opposition armée lancé par le régime, tout en réaffirmant que ce dernier n'avait pour l'instant "pas d'autre choix" que de continuer la lutte contre la rébellion. Le ministre iranien a redit "la position officielle de l'Iran qui est que M. Assad demeurera le président légitime jusqu'à la prochaine élection présidentielle" en Syrie prévue en 2014. En vue d'un règlement du conflit en Syrie qui a fait plus de 70.000 morts depuis près de deux ans selon l'ONU, les Occidentaux, plusieurs pays arabes, la Turquie ainsi que l'opposition syrienne appellent à un départ de M. Assad du pouvoir. Ce dernier est resté intraitable en affirmant que ses troupes continueraient le combat jusqu'à en venir à bout des rebelles, qu'il assimile à des "terroristes". "La crise syrienne n'a pas de solution militaire et la seule solution est un dialogue entre le pouvoir et l'opposition", a ajouté M. Salehi après une rencontre avec M. Mouallem, arrivé le matin à Téhéran, six jours après une visite à Moscou, l'autre allié du régime syrien. Dans cet esprit, l'appel à un dialogue avec l'opposition armée lancé lundi pour la première fois par M. Mouallem lors de sa visite à Moscou est "un pas positif", a-t-il estimé. Toutefois, a dit le ministre iranien, "personne ne peut demander au pouvoir syrien d'abandonner les armes", car il "n'a pas d'autre choix que de combattre les mercenaires pour rétablir le calme". M. Mouallem a dénoncé de son côté l'annonce jeudi par Washington de l'octroi de 60 millions de dollars à l'opposition syrienne et d'une aide directe "non létale" à la rébellion. "Nous ne comprenons pas cette initiative alors que cette opposition tue des gens", a déclaré le ministre syrien. Il a également appelé à faire "pression sur la Turquie et le Qatar", accusés par la Syrie d'aider la rébellion. Téhéran prône un dialogue national entre le pouvoir et ses opposants mais dénonce le soutien aux groupes d'opposition armée.