Le Maroc a "catégoriquement" rejeté lundi des "initiatives" visant à "dénaturer le mandat" de la mission des Nations unies au Sahara occidental, qui doit être prolongé d'ici la fin du mois, et dénoncé une volonté d'instrumentaliser les droits de l'Homme dans l'ex-colonie espagnole. Sur décision du roi Mohammed VI, une réunion s'est tenue en présence de membres du gouvernement et des leaders des partis politiques, afin d'évoquer "certaines initiatives tendant à dénaturer le mandat de la Minurso", indique un communiqué du cabinet royal cité par l'agence officielle MAP. Cette réunion a été l'occasion "de réitérer le consensus national (...) pour rejeter catégoriquement ces initiatives", poursuit le texte. Sans mentionner ces "initiatives", le communiqué royal dénonce une instrumentalisation de la question des droits de l'Homme depuis la présentation de son plan d'autonomie pour la région en 2007. "Au moment où les efforts du royaume en faveur de la promotion des droits de l'Homme", y compris au Sahara occidental, "sont salués par la communauté internationale et par de nombreux partenaires internationaux, la partialité de ce type de démarche unilatérale et sans consultation préalable (...) ne peuvent que susciter incompréhension et rejet", est-il précisé. Cette réaction du Maroc intervient alors que l'actuel mandat de la Minurso, chargée de surveiller le cessez-le-feu depuis 1991, s'achève à la fin du mois. Le 22 avril, l'envoyé spécial de Ban Ki-moon, Christopher Ross, doit présenter un rapport au Conseil de sécurité, au terme d'une nouvelle mission dans la région. En mai 2012, Rabat avait un temps retiré sa confiance à M. Ross, évoquant des décisions "partiales et déséquilibrées" de l'émissaire onusien. Cette mesure de rétorsion marocaine était survenue quelques semaines après la publication d'un rapport de l'ONU critiquant certaines pratiques de Rabat vis-à-vis du travail des Casques bleus au Sahara occidental. Dans les semaines suivantes, le Conseil de sécurité avait prolongé pour un an le mandat de la Minurso, tout en demandant au Maroc "d'améliorer la situation des droits de l'Homme" dans ce territoire revendiqué par le Front Polisario (indépendantistes).