Une figure de l'opposition au président égyptien Mohamed Morsi sera jugée à partir du 5 mai pour avoir insulté le chef d'Etat islamiste, a indiqué jeudi une source au parquet. Ahmed Douma, un blogueur et militant, s'était présenté mardi de son plein gré pour un interrogatoire au parquet de la ville de Tanta, dans le delta du Nil, où il avait été arrêté, selon son avocat, Ali Soliman. M. Douma est accusé d'insulte au président Morsi, pour l'avoir qualifié de "criminel ayant échappé à la justice", et sera jugé à Tanta, a indiqué la source au parquet. Ce procès fait suite à une plainte déposée par un membre du parti de M. Morsi, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), qui a dit s'être senti personnellement insulté par les propos de M. Douma sur le président. Mohamed Morsi, élu en juin 2012, a été accusé de réprimer l'opposition et les journalistes qui le critiquent. La présidence a indiqué avoir retiré plusieurs plaintes déposées contre des journalistes, mais la plupart des plaintes émanent de citoyens ordinaires. Le procureur général a ouvert le mois dernier une nouvelle enquête concernant l'humoriste et animateur de télévision Bassem Youssef pour "menace à l'ordre public". M. Youssef, qui tourne régulièrement en dérision les islamistes au pouvoir dans son émission très populaire, a été remis en liberté début avril après avoir payé 1.700 dollars de caution, à l'issue d'un interrogatoire de près de cinq heures. Depuis son arrivée au pouvoir, M. Morsi a fait face à des vagues de contestations parfois meurtrières, menées par une coalition hybride de partis laïques et de mouvements de jeunes impliqués dans la mobilisation ayant entraîné la chute d'Hosni Moubarak début 2011. Les Frères musulmans, dont est issu le président Morsi, ont déposé plainte contre M. Douma et contre d'autres militants, accusés d'avoir incité à la violence lors de heurts devant leur siège en mars.