BEYROUTH - Le roi saoudien et le président syrien effectuent vendredi un rare déplacement au Liban pour tenter de calmer les tensions après des révélations sur une possible mise en cause du parti chiite Hezbollah dans l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri. Le monarque saoudien Abdallah ben Abdel Aziz et le président syrien Bachar al-Assad sont attendus vers midi (09H00 GMT) à l'aéroport international de Beyrouth. Ils doivent arriver à bord du même avion en provenance de Damas, où les deux dirigeants se sont entretenus jeudi. Le roi d'Arabie et M. Assad tiendront avec le président libanais Michel Sleimane un sommet de quelques heures axé sur les efforts pour contenir une potentielle crise au Liban, au cas où un tribunal de l'ONU accuserait des membres du Hezbollah d'implication dans le meurtre de Hariri, comme l'avait annoncé son chef Hassan Nasrallah. L'ensemble des ministres, dont les deux représentants du Hezbollah au gouvernement d'union, des responsables des services de sécurité et autres officiels ont été invités à déjeuner avec les trois chefs d'Etat. Il s'agira de la première visite de M. Assad au Liban depuis l'assassinat en 2005 de Rafic Hariri, à la suite duquel la Syrie, pointée du doigt dans ce meurtre, avait été forcée de retirer ses troupes de chez son petit voisin après 30 ans de tutelle. Damas a toujours nié toute implication dans cet assassinat. La perspective d'une mise en cause du puissant groupe armé fait craindre un renouvellement des violences confessionnelles de 2008 qui avaient opposé des partisans de l'actuel Premier ministre et fils de Rafic Hariri, le sunnite Saad Hariri, et ceux du parti chiite, et fait une centaine de morts.