DAMAS- La Syrie fait face à une "conspiration" a affirmé mercredi le président Bachar al-Assad, dans une allocution devant le Parlement, sa première intervention publique depuis le début des manifestations le 15 mars. Il ne s'est cependant pas engagé à mettre en oeuvre des réformes majeures pour calmer la contestation sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 2000. M. Assad, qui a prévenu que la Syrie traversait "un moment exceptionnel qui apparaît comme un test de notre unité", a estimé que les ennemis du pays avaient profité de la situation pour semer le chaos. "Cette conspiration est différente sur la forme et sur le moment choisi de ce qui se passe ailleurs dans le monde arabe", a-t-il estimé. "La Syrie n'est pas isolée de la région (...) mais nous ne sommes pas une copie des autres pays", a-t-il estimé lors de son intervention retransmise à la télévision "Nous sommes totalement favorables à des réformes. C'est le devoir de l'Etat. Mais nous ne sommes pas favorables à des dissensions", a-t-il poursuivi, avant d'indiquer que la lutte contre la corruption et le chômage était une "priorité" du prochain gouvernement. "Je sais que les Syriens attendent ce discours depuis la semaine dernière, mais je voulais attendre d'avoir une image complète de la situation (...) afin d'éviter de tenir des propos émotionnels qui auraient peut-être apaisé les gens, mais n'auraient pas eu d'effet concret au moment où nos ennemis visent la Syrie". Ses propos ont été accueillis par des ovations des députés qui ont scandé "par notre sang, par notre âme, nous nous sacrifierons pour toi Bachar". L'annonce de l'abrogation de l'état d'urgence et de nouvelles loi sur les médias et le pluralisme politique étaient attendues lors de ce discours, qui s'est cependant terminé sans référence à des réformes concrètes.