EVRY (France) - L'ancien ministre français Georges Tron est sous la menace d'une mise en examen pour des viols présumés sur trois femmes, une inculpation réclamée mercredi par le parquet d'Evry (près de Paris) qui n'a toutefois pas demandé de détention provisoire. Cette mise en examen est désormais du ressort des deux juges d'instruction devant lesquels le maire de Draveil (sud de Paris) et son adjointe à la Culture, Brigitte Gruel, doivent être présentés dans la soirée. Un juge des libertés et de la détention (JLD) examinera ensuite la demande du parquet de les laisser libres sous contrôle judiciaire. L'ancien secrétaire d'Etat à la Fonction publique a été placé en garde à vue lundi. M. Tron, 53 ans, est accusé d'agressions sexuelles par deux ex-employées municipales de Draveil qui ont déposé plainte contre lui le 25 mai. Des accusations qu'il rejette catégoriquement. L'incrimination de viols retenue par le parquet est assortie de deux circonstances aggravantes pour Georges Tron, ce qui rend le crime passible de 20 ans de réclusion criminelle : le fait que ces agressions supposées auraient été commises en réunion - en présence de l'adjointe au maire - et par personne ayant autorité. Le parquet a également requis une mise en examen pour viols en réunion contre Brigitte Gruel, également visée par les plaintes. La troisième femme que le procureur d'Evry, Marie-Suzanne Le Quéau, a décrit comme une "victime", est l'ancienne attachée parlementaire de Georges Tron. Si elle se refuse à porter plainte, elle "a décrit des faits présentant de fortes similitudes avec les témoignages des deux autres plaignantes", a affirmé Mme Le Quéau. De son côté, Georges Tron a contesté "toute relation de nature sexuelle avec les victimes, même des relations qui auraient été consenties", selon Mme Le Quéau. Avant sa garde à vue, M. Tron a invoqué un complot ourdi par l'extrême droite, son intérêt pour la réflexologie plantaire qui implique des massages des pieds, et la volonté des deux plaignantes de se venger après un départ conflictuel de leur emploi à la mairie de Draveil. Après l'ouverture de l'enquête, M. Tron avait démissionné fin mai de son poste de secrétaire d'Etat, qu'il occupait depuis mars 2010. Il avait été poussé à la démission car son parti, l'UMP du président Nicolas Sarkozy, craignait un rapprochement entre cette affaire et le scandale autour de l'ex-directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn, accusé de crimes sexuels par une employée d'hôtel à New York.