Tout comme la majorité des partis déçus des résultats des législatives du 10 mai dernier, le Front de l'Algérie nouvelle (FAN) dresse, à son tour, un tableau peu reluisant du scrutin. Djamel Benabdeslam, son président, a estimé, hier, lors d'une conférence de presse à Alger, que « le changement auquel espère le peuple algérien reste encore loin ». Il fera savoir que sa formation politique est en contact depuis l'annonce des résultats avec d'autres partis « mécontents » en vue d'une réaction commune à entreprendre : « une action qui placera l'intérêt suprême de la nation au-devant de toute considération ». « Nous sommes en concertation permanente avec d'autres partis pour adopter une réaction pour à la fois dénoncer les dépassements enregistrés et rejeter les résultats annoncés », dira le conférencier, invitant dans la foulée le Conseil constitutionnel à rectifier les résultats. Le FAN propose leur annulation pure et simple et l'organisation de nouvelles élections législatives dans six mois. Evoquant les dépassements soulevés au cours de l'opération de vote, M. Benabdeslam soutient que « l'Administration a été encore une fois de plus au rendez-vous avec la fraude ». Il cite en premier lieu la non-prise en charge des recours déposés. Il cite, aussi, l'exemple de l'absence des noms des électeurs dans de nombreux bureaux de vote et la lenteur dans l'établissement des PV de scrutins, « pendant que les résultats sont déjà annoncés », enchaîne-t-il. Pour lui, les voix des différents corps de sécurités ont été orientées vers quatre formations politiques, « ce qui nous donne une alliance présidentielle + 1 », a-t-il commenté. Le taux de participation annoncé officiellement ne reflète pas la réalité, indique le FNA qui avance, lui, un taux ne dépassant pas les 32%. En somme, Djamel Benabdeslam affirme que les assurances données avant le scrutin par le chef de l'Etat n'ont pas été respectées ».