Depuis le début de 2010, 44 incendies sont enregistrés dans la ville de Hassi Messaoud et dont les causes sont souvent indéterminées. Mais fort heureusement, rassure le lieutenant Madjid Khedim, chef d'unité de la protection civile de Hassi Messaoud, aucune perte humaine n'est à déplorer. «Parmi ces incendies, sept sont dus aux hydrocarbures. D'autres aux courts circuits en hiver à cause du chauffage et en été à cause du climatiseur. Cela dit, nous déplorons quelques blessés », explique-t-il. Le dernier incendie en date, ajoute-t-il, est celuid du 23 mai à 5 du matin au marché de Hassi Messaoud. «Des produits chimiques sont à l'origine de cet incendie. Des fûts de pétrole vides étaient stockés illégalement dans un dépôt. Ils étaient destinés à être vendus aux citoyens qui les utilisent comme des jerricans. Le problème, est que ces fûts ne sont pas totalement vides. Des restes de produits chimiques subsistent, s'enflamment rapidement. Les fûts portent la marque d'une société de pétrole américaine MI Swaco», révèle-t-il en précisant que des façades de quelques habitations seulement ont été touchées par cet incendie. Suite à cette explosion, précise-t-il, la société en question a été contactée par la protection civile. «Nous voulions savoir comment ces fûts ont atterri au marché. Mais cette société a décliné toute responsabilité dans cette affaire précisant qu'elle a signé une convention avec une entreprise privée pour l'écrasement et la destruction de toutes les barriques. Mais d'après nos constats, tous les fûts ne sont pas détruits, certains sont jetés à la poubelle ou récupérés, puis vendus au marché», souligne-t-il. Par ailleurs, le chef d'unité de la protection civile déplore un manque de matériel et d'effectifs spécialisés notamment dans les incendies causés par les produits chimiques. «Nous n'avons qu'un camion d'incendie, ce qui est insuffisant. C'est pour cette raison que nous avons développé un plan d'assistance mutuelle (PAM) avec 13 sociétés nationales pour nous soutenir, avec leur matériel, en cas de besoin. Ainsi, nous avons 13 camions d'incendies, 20 ambulances et engins à notre disposition», fait-il savoir. L'idéal, confie-t-il, est de doubler le nombre des effectifs, estimés actuellement à une cinquante dont une vingtaine seulement sont des agents. «Nous avons sollicité, par ailleurs, la daïra pour la mise en place de centre de formation afin de former des agents à lutter contre les incendies dus aux hydrocarbures», dit-il. Pour minimiser les incendies, la protection civile effectue, chaque six mois, des contrôles de prévention au niveau de toutes les sociétés de pétrole afin de vérifier les blocs, les bases et leur matériel ainsi que leur système et leur dispositif de sécurité. «Les sociétés étrangères sont plus sérieuses. Des sociétés nationales le sont également mais d'autres le sont moins. Ces dernières refusent souvent de dépenser de l'argent pour combler les lacunes dans leur système de sécurité. Cela dit, quand une société ne suit pas nos directivews sécuritaires, nous la dénonçons auprès de la wilaya», conclut-il.