La hausse des prix sur le marché mondial des matières premières d'aliments avicoles (maïs et soja) ne tardera pas à toucher l'Algérie. Si les prix actuels de la volaille sur le marché sont plus ou moins fixes, ils risquent de s'envoler dans les prochaines semaines. Et cette hausse poussera les petits aviculteurs à mettre la clé sous le paillasson. C'est le cri d'alarme lancé hier lors de la réunion du conseil interprofessionnel avicole sous la présidence de Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Ce dernier, tout en affirmant l'engagement des pouvoirs publics à faire face à cette crise via des décisions qui seront prises lors des deux prochaines semaines, a appelé les professionnels de la filiale, tous secteurs confondus, à trouver des solutions collectives pour permettre, notamment aux consommateurs de ne pas souffrir de cette situation et aux petits éleveurs de survivre. Surtout que ces derniers, assurent les professionnels du secteur, constituent la base de la filiale. Parmi les propositions préconisées, la réduction du volume des aliments consommés. En fait, selon les producteurs, les poules algériennes consomment deux fois plus que la norme internationale, soit 3,5 kg d'aliments, composés essentiellement de produits importés, à savoir le maïs et le soja. Il s'agit donc, concluent-ils, de stopper le gaspillage en aliments. Dans le même contexte, ils proposent de favoriser les aliments fabriqués localement. A ce propos, le ministre a fait savoir que des agriculteurs ont tenté avec succès la culture du maïs, à Adrar notamment. Mais il est clair que cette initiative s'inscrit sur le long terme. L'autre solution suggérée par les professionnels consiste en la suppression de la TVA et des droits douaniers pour l'ensemble des acteurs de la filiale, au même titre que les importateurs et ce, afin que le prix final du produit ne soit pas trop influencé par la hausse des prix des matières premières. En attendant, M. Benaïssa a appelé les importateurs et les producteurs d'aliments à s'entendre sur une marge bénéficiaire à ne pas dépasser lors des sept mois à venir, afin de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. « Nous ne savons pas encore si cette hausse va encore évoluer, stagner ou reculer. Il faut attendre le mois d'octobre, puis, le mois de mars pour être fixés et avoir des indices. Il faut donc trouver des solutions d'urgence en attendant de pouvoir organiser et réguler la filiale », suggère-t-il en approuvant la proposition du premier responsable du conseil interprofessionnel avicole qui consiste en la création de groupes d'intérêts communs qui permettront, entre autres, de recenser ceux qui travaillent dans le formel et ceux qui activent dans l'informel. « La fiscalisation des éleveurs est plus que nécessaire, surtout ceux qui ne disposent pas d'actes de propriété. Et puis, ce sera aussi bien de supprimer les impôts pour maintenir les prix du poulet », indique-t-il en appelant également à la mise à niveau des bâtiments avicoles.