Né en juin 1952, Redouane, ou Red One, découvre la bande dessinée vers l'âge de 10 ans, avec le mythique hebdomadaire belge Spirou. Et comme il aimait les voitures alors qu'il était encore jeune, il a très vite trouvé sa voie. En mars 1969, s'ouvrent à lui les portes de la rédaction du premier journal de bande dessinée algérien, « M'Quidèch », où il est recruté en tant qu'illustrateur. Son style est très proche de Jidéhem ou Maurice Tillieux, notamment par une réalisation extrêmement réussie de mécaniques rutilantes. A la disparition du journal en 1973, il retourne dans les méandres de l'anonymat. Malgré tout, le travail de ce journal est salué par la critique BD, notamment dans le fanzine « Rantanplan » et par le jury du Festival de Lucca. Il reprend le crayon en 1993 pour un journal culturel, le « Jeudi d'Algérie », militant contre l'intégrisme islamiste. En 1994, à la suite de l'assassinat de dessinateurs de presse, il choisit de s'installer à Paris (France). Après dix années passées dans le dessin publicitaire, il publie enfin une collection de livres pour enfants « Tilou », créé par Fabien et Christine Theillier. Vingt neuf albums sont publiés entre juillet 2004 et décembre 2005, avec la collaboration de Miguel Ramis pour le scénario et la réalisation des albums. Ce travail a été sanctionné par des invitations à de nombreux festivals. En 2010, sort chez les Editions Dalimen l'album « L'énigme du mystérieux dessinateur oublié ». Il vient de signer un contrat avec les éditions Glénat à Paris. Humble et surtout égal à lui-même, Redouane Assari accepte de répondre à nos questions. Démonstration. Le verdict du concours de ce festival est maintenant connu. Vous en êtes un acteur essentiel. Comment avez-vous maîtrisé les phases de son déroulement ? Nous avons convenu de suivre une démarche à travers laquelle on pouvait évaluer le rendement des bédéistes. Nous nous sommes rassemblés régulièrement pour débattre du rendement des candidats. Nous avons établi notre sélection suivant des critères. Quels sont justement les critères pour primer les lauréats ? J'ai personnellement opté pour quatre critères. Il s'agit de l'originalité, le dessin, le scénario et la narration. Quelles ont été les différentes attitudes des membres du jury que vous avez présidé ? Avez-vous eu l'unanimité des membres du jury ? Les membres du jury ont tous été unanimes dans leur sélection. Nous avons la même vision. Cette manifestation a permis aux jeunes talents de se découvrir, d'échanger des savoirs et des expériences et surtout d'émerger. Les membres de votre jury contribuent-ils à une décision objective et professionnelle ? Foncièrement. Nous faisons de notre mieux pour accomplir nos missions. Il convient de savoir que notre jury comprend des intellectuels : un journaliste, un éditeur, un dessinateur et un scénariste. Les participants à ce festival ont-ils été à la hauteur du niveau exigé ? Ces auteurs se sont affirmés par des thèmes divers, ancrés dans la vie quotidienne des grandes métropoles et porteurs de points de vue originaux sur le monde. Il faut dire que cette nouvelle vague pluriethnique issue de différents horizons affiche ses ambitions, son style, son humour et son intelligence.