Un premier marché d'automne s'est tenu vendredi dernier au village Aït Ouabane, dans la commune d'Akbil (située à 60 km à l'extrême sud-est de Tizi Ouzou), en hommage à la femme cultivatrice. L'événement, né d'une initiative citoyenne, portée par le comité du village et les habitants d'Aït Ouabane, est abrité pour une journée par l'école primaire Brahim-Ouali du village. Une vingtaine de cultivatrices d'Aït Ouabane et des villages et localités environnants, tels que Aït Meslayen, Akbil, Tirourda, Aït Yahia et Larbaâ Nath Irathen, sont présentes à ce rendez-vous commercial pour exposer et proposer à la vente leurs produits agricoles. Il s'agit, notamment de produits maraîchers, dont l'incontournable piment « ouabane » du nom du village d'Aït Ouabane. D'autres légumes et fruits d'automne sont également présents sur les étals du marché tels que la grenade, la courge, le navet, les figues sèches appelées, localement, « Inighmene ». Djedjiga, une sexagénaire prenant part à ce marché de femmes, a souligné que ce dernier est une occasion pour les femmes du village de vendre leurs produits, déplorant par là même le manque d'intérêt des jeunes femmes actuelles pour les travaux des champs et de jardinage. « Moi, je continue à cultiver mon potager et à produire tous mes légumes (oignons, ail, piment, navet, carotte, petit pois, haricot), mais, aujourd'hui, les jeunes filles sont de plus en plus rares à prendre le relais », a-t-elle observé. M. Ouazi, l'un des initiateurs de cet événement, espère que le marché sera un moyen de redonner un essor à cette petite agriculture maraîchère de montagne, qui permet aux familles de réduire leurs dépenses et de se faire un peu d'argent par la vente de leurs produits. Les « agricultrices » présentes au marché, ont affirmé à ce propos que « certains produits qui étaient jadis cédés gracieusement, tels que la grenade, sont aujourd'hui vendus, car la vie est devenue chère ». Outre les produits de l'agriculture, des stands ont été réservés aux produits de l'artisanat, notamment la tapisserie et l'habit traditionnels. L'affluence a été nombreuse dans ce marché, et les fruits et légumes du terroir, proposés à des prix raisonnables, se sont « très bien vendus », selon l'APS. Devant cette réussite, les organisateurs de ce marché se sont lancé le défi d'organiser un marché par saison pour la vente des produits agricoles saisonniers, dira M. Ouazi.