Condamnés à faire la paix, les deux Soudans comptent poursuivre leurs négociations. Alors que les négociateurs des deux pays devraient, selon le médiateur de l'Union africaine (UA), Thabo Mbeki, se retrouver le 13 janvier prochain, pour de nouvelles discussions, le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn est arrivé, hier, à Khartoum, pour relancer les efforts de paix entre le Soudan et le Soudan du Sud avant de se rendre, aujourd'hui, à Juba. La tâche n'est pas simple pour M. Desalegn. Des différends empêchent l'application des accords conclus en septembre dernier, sous l'égide de l'UA, sur des dossiers économiques et sécuritaires, destinés à mettre fin à leur conflit. Ces accords prévoient, notamment, la mise en place d'une zone tampon démilitarisée, la reprise des exportations du pétrole sud-soudanais via les installations du Soudan et la réouverture des points de passage pour le commerce. A l'issue d'une réunion du comité politique et sécuritaire conjoint, le gouvernement soudanais avait annoncé, mercredi dernier, un accord avec Juba pour appliquer l'accord sur la sécurité, signé le 27 septembre 2012. « Les négociations ont permis de dépasser de nombreux différends », avait déclaré Abderrahim Mohamed Hussein, ministre soudanais de la Défense et président du Comité politique et sécuritaire. Il a assuré que les deux parties avaient « atteint un accord de 11 points représentant un programme de travail pour les prochaines négociations ». Le ministre soudanais avait, par ailleurs, indiqué que les deux parties allaient immédiatement lancer l'établissement de mécanismes d'enquête et de surveillance pour la zone démilitarisée selon le plan présenté par le mécanisme de médiation de l'UA, réitérant l'approbation soudanaise de la nouvelle carte qui établit la zone Mile (14) comme une zone démilitarisée. Le comité avait organisé deux précédentes réunions, à Khartoum et à Juba, sans s'entendre sur les mécanismes pour l'application de l'accord de coopération qui comprenait la rupture des liens entre l'Armée du Soudan du Sud et l'Armée de libération du peuple soudanais, y compris celles du Kordofan Sud et du Nil Bleu, la cessation des hostilités, le retrait des troupes de la frontière commune, la reprise du pompage de pétrole au Soudan du Sud via les territoires soudanais et l'ouverture de la frontière commune.