Les chefs de l'opposition égyptienne sont accusés de « haute trahison », a annoncé, avant-hier, au Caire, un représentant du parquet général égyptien. Début décembre, le procureur général Talaat Abdallah a reçu une plainte accusant les chefs de l'opposition, qui ont mis en place le Front de salut national (FSN), Mohamed el-Baradei (prix Nobel de la paix et ancien chef de l'Agence nucléaire), Sayyid al-Badawi (président du parti Al-Wafd), Amr Moussa (ancien patron de la Ligue arabe) et Hamdin Sabahi (leader de la gauche nationaliste), d'avoir fomenté un coup d'Etat. Les deux derniers accusés ont été candidats à la présidentielle de juin dernier. Si les accusations portées contre eux sont jugées fondées, ce type d'enquête peut mener à des inculpations et à un procès. En dépit de tout cela, l'opposition tient à sa position refusant les résultats du référendum tenu les 15 et 22 décembre. Elle promet d'employer « tout moyen pacifique » pour obtenir l'annulation de cette loi fondamentale accusée de favoriser l'islamisation du pays. Le FNS appelle en outre à des manifestations le 25 janvier prochain, pour le deuxième anniversaire du début du soulèvement populaire contre l'ancien président Hosni Moubarak. Pour Hicham Qandil, cette Constitution sera celle de tous les Egyptiens. Il a invité « toutes les forces politiques à coopérer avec le gouvernement (...) pour donner une chance à la nation de reprendre son souffle et pour que l'économie se rétablisse ». Cependant, le Premier ministre n'arrive même pas convaincre les membres de son équipe. Le secrétaire d'Etat aux Affaires parlementaires, Mohamed Mahsoub, a annoncé, avant-hier, sa démission en évoquant « de nombreuses actions qui contredisent (ses) convictions personnelles ». M. Mahsoub a notamment critiqué l'incapacité du gouvernement à récupérer les fonds détournés par les cadres de l'ancien régime. Sa démission intervient deux jours après celle du ministre des Communications, Hany Mahmoud, qui avait expliqué n'avoir pu s'adapter « à la culture du travail gouvernemental, surtout dans le cadre de la situation actuelle du pays ». Mercredi soir, le président Mohamed Morsi a déclaré, dans un discours télévisé, préparer « les remaniements ministériels nécessaires » pour former un gouvernement d'union nationale. Il s'est engagé à « déployer tous (ses) efforts pour soutenir l'économie égyptienne, qui fait face à d'énormes défis ».