La réunion qui a regroupé, avant-hier, le Conseil d'administration d'Algérie Poste et les membres du syndicat, en présence de M. Mohamed Bait, secrétaire général du MPTIC, s'est achevée par un accord commun. Le Conseil a donné son aval pour l'octroi de la prime du 13e mois aux travailleurs. D'autres points, qui relèvent de la plate-forme de revendications, ont été également examinés lors de cette réunion qui s'est terminée très tard dans la nuit de lundi. Le SG du ministère a indiqué que le ministère « veillera à l'avancement vertical et horizontal des travailleurs dûment bénéficiaires, à l'enrichissement de la nouvelle nomenclature des postes de travail et au repositionnement des travailleurs en rapport aux fonctions réellement exercées ». Il a, en outre, souligné que tous les moyens seront mobilisés et des mesures « adéquates » seront prises pour une « réelle transformation d'Algérie Poste, conformément à ce qui est attendu par ses usagers, et aux aspirations de ses travailleurs ». « Le ministère tiendra informés les citoyens et les travailleurs du contenu de ces actions et mesures ainsi que du déroulement de leur mise en œuvre », a-t-il précisé. Alors que tout le monde s'attendait à une reprise, même timide et progressive, hier, les travailleurs, contre toute attente, ont opté pour la poursuite du mouvement de protestation. Ils refusent de reprendre le travail tant que « l'essentiel des revendications n'est pas pris en charge ». Hier, devant la Grande-Poste, à Alger centre, les postiers, qui se sont regroupés, ont accroché des banderoles aux murs et affiché leur détermination à aller jusqu'au bout de leurs revendications. « Ce n'est pas la prime qui nous intéresse le plus, mais ce sont les points essentiels de la plate-forme de revendication » soulignent plusieurs contestataires. « Les responsables qui se sont réunis, avant-hier, auraient pu examiner sérieusement le dossier pour désamorcer le mouvement de grève. Mais rien n'a été fait dans ce sens, car ces responsables n'ont aucun pouvoir pour le faire. Donc, pour nous, la grève continue », explique un responsable d'un bureau de poste à Alger. En fait, ils exigent le virement des 30% qui constituent le complément des 80% d'augmentation sur salaire accordée dans la convention collective, signée en 2008. Ils exigent aussi la révision du plan de carrière des travailleurs, dont certains n'ont pas connu de promotion, depuis leur recrutement. Hier, les directeurs ont assuré le service minimum dans la poste mitoyenne à la Grande-Poste, qui était fermée. Les usagers de la Poste s'agglutinaient dans un désordre indescriptible devant les guichets pour demander des informations ou retirer de l'argent. De nombreux clients d'Algérie Poste rencontrés sur place, ont affiché leur mécontentement quant à cette situation, refusant d'être pénalisés. Les grévistes estiment à 95% le taux de suivi de leur mouvement, entamé il y a huit jours, alors que le MTIC, qui s'est abstenu d'avancer un chiffre, a déclaré illégale la grève des postiers.