« Le rôle de la femme dans le domaine politique » est le thème choisi pour la journée parlementaire tenue, hier, à l'initiative de Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l'APN. Ce dernier a rappelé à l'assistance que les réformes globales et profondes initiées par le président de la République ont ouvert à la femme les portes d'une représentation sans précédent au sein des instances élues, y compris au Parlement, où le taux de représentation est supérieur à 30% alors qu'il n'était que de 7% environ lors de la précédente législature. Ce taux, souligne-t-il, dépasse celui la représentation de la femme dans la plupart des parlements européens, américains, arabes et africains. UN MINISTÈRE EXCLUSIVEMENT DEDIE À LA FEMME Il affirme que la Constitution de 1963 a consacré les principes d'égalité, de respect et de promotion des droits de la femme sans discrimination, renforcés, lors du dernier amendement de la Constitution, par l'article 31-bis qui a institué le quota du tiers au niveau des assemblées élues. Toutefois, il a précisé que « le système des quotas ne devrait pas être une fin en soi, mais un moyen d'accès au progrès ». Pour lui, l'Algérie ne peut accélérer le rythme du développement ni se libérer des chaînes de la régression et de la dépendance si la moitié de sa société est paralysée et privée de participer à la promotion et au développement de son pays. « Une grande partie de cette mission incombe, sans aucun doute, dira-t-il, aux partis politiques, aux organisations de la société civile, aux médias et aux établissements éducatifs et culturels ». La ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Souad Bendjaballah, a indiqué que l'article 31-bis a fait l'objet de maintes critiques, mais sans qu'elles n'entravent son application. L'oratrice a proposé, dans ce sillage, la création d'un ministère chargé exclusivement des affaires de la femme, et qui doit avoir ses propres prérogatives. Mme Leïla Tayeb, vice-présidente du Conseil de la nation, a rappelé, dans ce contexte, que les présidents qui se sont succédé depuis l'indépendance ont tous porté un grand intérêt au rôle de la femme au sein de la société. PARITE HOMMES-FEMMES : « LE CHEMIN RESTE LONG » Kamel Rezzag-Bara, conseiller auprès de la présidence de la République, a signalé, lui aussi, que les droits de la femme sont consacrés dans tous les traités internationaux de protection des droits de l'Homme. La cause féminine est une « affaire de société », devant être éloignée de deux dérives : ne pas idéaliser la question ou tenter d'adopter des expériences étrangères incompatibles avec les spécificités de notre société, éviter les exemples stéréotypés et, surtout, classer la femme parmi les couches vulnérables. M. Rezzag Bara a tenu à préciser que la Constitution de 2008 amendée par le président de la République et la loi organique de promotion du rôle de la femme au sein des assemblée élues ont fait que l'Algérie soit à la tête des Etats ayant réalisé l'un des objectifs du millénaire pour le développement des Nations unies concernant les droits de la femme. Reste que, pour lui, le chemin reste long avant de consacrer le principe de la parité entre hommes et femmes.