Quelque 155 présidents de Parlement dont le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, participent aux travaux de la 3e conférence mondiale des présidents de Parlement qui s'est ouverte hier matin à Genève. Placée sous le thème : «Les Parlements dans un monde en crise : garantir la responsabilité démocratique mondiale pour le bien commun», cette conférence planchera sur le développement de la démocratie, le rôle des institutions parlementaires, les relations entre l'Union interparlementaire(UIP) qui représente la voix des peuples et les Nations unies, celle des gouvernements et la paix qui est mise en danger par la multiplication des foyers de conflits et de guerres dans le monde. «La Conférence des présidents de Parlement est aujourd'hui un instrument important qui aide les Parlements à affirmer leur présence sur la scène mondiale et à combler ainsi le déficit démocratique dans les relations internationales», déclare le président de l'UIP, le Namibien, Theo-Ben Gurirab. Le monde a vu récemment des «signes de progrès» en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaire, estima Ban Ki-moon, en ouvrant les travaux. Il cita pour exemples la conclusion du nouveau traité Start de désarmement nucléaire entre la Russie et les Etats-Unis, la conférence d'examen en mai du Traité de non-prolifération nucléaire et le sommet sur la sécurité nucléaire qui s'est tenu à Washington en avril. Autant d'engagements que Ban qui demande aux parlementaires de faire preuve de «leadership», compare à des «blocs de construction» qui permettent de progresser « vers un monde sans arme nucléaire» même «lentement». Le secrétaire général des Nations unies appelle les politiques à «revitaliser la conférence du désarmement», dont les travaux sont dans une impasse depuis une quinzaine d'années et à œuvrer pour l'entrée en vigueur du traité d'interdiction totale des essais nucléaires. Signé en 1996 par 71 pays, dont les 5 membres permanents du Conseil de sécurité, ce traité attend sa ratification par 44 pays pour entrer en vigueur. La présentation des rapports d'avancement sur la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement depuis la précédente conférence (septembre 2005 à New York) est, aussi, au menu de cette conférence. Les élus qui adopteront à l'issue de leurs travaux une déclaration finale réussiront à donner des réponses aux multiples défis qui se posent à un monde gagné par des crises ? L'Iran a esquissé hier une des premières réponses. Selon Ali Larijani, l'ex-principal négociateur du nucléaire et actuel président du Parlement, une partie du mal qui ronge le monde est dans la structure des Nations unies. «La structure actuelle de pouvoir a non seulement été incapable de garantir la paix et la sécurité internationales, mais elle a conduit à l'émergence de nouveaux phénomènes comme le terrorisme», dit-il exhortant ses homologues à créer un nouvel organisme qui serait composé de «l'élite» de l'UIP et de l'ONU—pour contourner l'institution actuelle qui serait, selon lui, prise en otage par les Etats-Unis.