Les garde-côtes de la wilaya d'Alger viennent d'identifier le propriétaire du jet-ski, auteur de l'accident qui a eu lieu au niveau de la plage Dauphin à Chéraga, apprend-on auprès de ce corps d'armée. « Il sera arrêté et présenté devant la justice conformément à la loi », affirme un officier supérieur qui explique que cet accident a eu lieu jeudi dernier vers 18h. Le pilote de l'engin a percuté un baigneur âgé de 12 ans, le blessant au niveau de la tête et a ensuite pris la fuite. Les recherches lancées par les garde- côtes ont abouti à son identification. La mère de la victime avait alerté les agents de la Protection civile qui ont évacué l'adolescent à l'hôpital Maillot qui s'en est sorti avec sept points de suture. Cette information a été confirmée hier, par le sous-directeur de l'information et des statistiques auprès la direction générale de la Protection civile, le commandant Achour Farouk qui a précisé que l'enfant, qui avait été donné pour mort, a rejoint son domicile le même jour. Contrôle rigoureux, patrouilles inopinées et sensibilisation Interrogé sur les mesures prises par le commandement des garde-côtes, chargés du contrôle en pleine mer, l'officier supérieur indique qu'un dispositif a été mis en place dans le cadre du plan de sécurisation de la saison estivale en coordination avec les directions du tourisme, la Gendarmerie nationale et la Protection civile. « Il s'agit de mesures fixant la zone limite autorisée pour les conducteurs de jet-ski qui est de 300 mètres, des zones de baignade et le renforcement des patrouilles sur les côtes pour surveiller les jet-skis et éviter d'éventuels accidents », assure notre interlocuteur. Ainsi, des patrouilles inopinées sont programmées. « Elles ont été multipliées et le dispositif renforcé », a-t-il ajouté. Il s'agit également de l'installation de bouées de balisage délimitant la bande de sécurité et les couloirs d'accès à la zone de navigation de ces engins au niveau des plages fréquentées par les « jet-skieurs » entre autres, Club des Pins, Moretti. En outre, les pilotes des jet-skis sont soumis à des contrôles rigoureux. « Ils doivent être munis d'un permis spécial (catégorie A), de la carte de circulation et d'une police d'assurance. L'engin doit obligatoirement être immatriculé », explique-t-on. Du côté de la Gendarmerie nationale, le responsable de la communication, le lieutenant-colonel Kerroud, souligne « l'étroite collaboration avec les garde-côtes et la Protection civile dans la lutte contre ce phénomène ». Il rappelle que la GN a mis en place le plan Delphine pour la sécurisation de la saison estivale qui consiste en la mobilisation des gendarmes dans les plages. « Nos éléments signalent aux garde-côtes tout dépassement. On a insisté sur l'action préventive à travers la sensibilisation des pilotes de jet-ski dont la plupart sont des jeunes. De ce fait, il est constaté une utilisation anarchique et irresponsable de ces engins », précise le responsable. Les unités de la Protection civile ont enregistré en 2011, cinq morts après avoir été heurtés par des jet-skis et une dizaine de blessés. En 2012, les mêmes services ont enregistré deux morts et 12 blessés. Interrogé sur les mesures prises par la Protection civile, le responsable de la communication auprès cette institution, le commandant Achour Farouk précise qu'outre la mission d'intervention et de prise en charge médicale des blessés et la surveillance des baigneurs, les sapeurs-pompiers mobilisés sur les plages, alertent les garde-côtes en cas d'infraction concernant le dépassement des zones autorisées pour les scooters des mers. Le responsable appelle à la nécessité de sensibiliser l'opinion publique, les parents en premier lieu, sur les dangers provoqués par ces engins. Ce que dit la réglementation Les propriétaires de véhicules nautiques, jet-skis et autres embarcations de plaisance à moteur, sont tenus au strict respect de la réglementation en vigueur fixant des prescriptions spéciales de la navigation et de l ́inspection de ces engins flottants, selon le règlement du ministère des Transports. La bande de sécurité des couloirs d'accès à la zone de navigation est fixée à 300 m, de l'espace réservé à la baignade alors que la zone de navigation est limitée en deçà de deux miles nautiques à compter de la limite des eaux. La réglementation régissant l'utilisation des jet-skis existe sous forme d'un arrêté du ministère des Transports promulgué le 13 juillet 2003, fixant les prescriptions spéciales de la navigation, l'inspection des engins flottants nautiques. En plus du permis de catégorie « A », la carte de circulation et le certificat d'assurance, la pratique du jet-ski est conditionnée par le passage d'un examen au niveau de l'Ecole nationale des sports nautiques de Bou Ismaïl (Tipasa) pour obtenir un permis de conduire spécial. Les pilotes des jet-skis doivent être sanctionnés comme délinquants de la mer. N'empêche, les responsables des services de sécurité plaident pour la révision du code maritime lié à l'utilisation du jet-ski pour mettre un terme aux dépassements enregistrés au niveau des plages durant la saison estivale. Lors des réunions tenues dans le cadre de la préparation de la saison estivale, les responsables ont relevé un vide juridique et ont proposé la révision de la loi concernant la circulation des engins maritimes et des jet-skis en particulier. Ils ont appelé à l'adaptation de la loi aux dépassements enregistrés pendant la saison estivale et à la prise de mesures répressives allant jusqu'à des peines d'emprisonnement comme c'est le cas avec le code de la route. Un jet-ski coûte entre 15 et 60 millions de centimes. Ils sont loués entre 3.000 et 6.000 DA l'heure.