Il faut noter que la gestion du foncier a évolué, sur plusieurs années, de la cession aux enchères publiques à une concession, selon le mode du gré à gré, suite à l'adoption de la loi de finances de 2011 avec des prérogatives reconnues aux walis dans l'octroi du foncier industriel. De plus, le conseil des ministres avait décidé une baisse des prix et un élargissement de l'offre à travers les 42 zones industrielles. Et à propos des prix, l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref) vient de publier les prix du foncier tels qu'ils ressortent de la mercuriale et constatée en 2012. Le prix moyen national du foncier en Algérie, qui a été de 4.348 DA/m2, est « en baisse de 13%, en 2012 par rapport à l'année 2011 », selon l'Agence. Celle-ci observe cependant une « dispersion des prix », ce qui constitue une constante du foncier en Algérie « variant en fonction de la localisation géographique du bien ». Les prix varient d'un minimum de 800 DA/m2 à un maximum de 15.287 DA/m2. Les mêmes écarts ont été constatés en 2011. L'existence de deux modes d'accès au foncier destiné à l'investissement a fait émerger deux marchés distincts : un marché libre de la cession opérée par les propriétaires privés, et un marché de la concession portant sur le foncier public. Les deux ont des logiques de fonctionnement différentes, mais demeurent interdépendants quant à la formation des prix. D'un côté, « les annuités pratiquées lors des opérations de concession constituent une référence pour les transactions privées. De l'autre, les prix des cessions pratiqués sur le marché constituent un repère pour la détermination de la redevance annuelle des biens concédés, par les évaluateurs des services des domaines ». L'Aniref rappelle, cependant, que « ses services ont été instruits pour retenir les prix du marché les plus bas, lors de la fixation de l'annuité dans le cadre des mesures d'incitation à l'investissement productif ». La situation du marché du foncier est contrastée, selon les régions. Il faut tenir compte, dans l'analyse, de l'évolution des prix de la structure de l'échantillon observé. En effet, certaines variations reflètent plus le changement de la structure des transactions (cession et concession). Ainsi, les wilayas qui affichaient des prix élevés en 2008, en raison de la prépondérance des cessions par des privés, ont vu une baisse des prix moyens grâce au poids des concessions.