Il aurait souhaité se rendre au chevet de Nelson Mandela, au cours de sa visite, hier, en Afrique du Sud, dans le cadre d'une tournée africaine. Mais « par égards pour la paix et le confort » du premier président noir du pays, et pour répondre « au souhait de sa famille », le président américain Barack Obama se n'est finalement pas rendu au Medical Heart Hospital. Il s'est entretenu par téléphone avec Mme Mandela. Lors d'une conférence de presse, hier, avec son homologue sud-africain, Jacob Zuma, le patron de la Maison Blanche n'a pas tari d'éloges sur « son héros ». « Son courage moral a été une source d'inspiration personnelle (...) et une source d'inspiration pour le monde (...) le triomphe de Nelson Mandela et de cette nation parle à quelque chose de très profond dans l'esprit humain », a déclaré le dirigeant américain dont le discours humaniste, en vérité, cache mal le courroux de Washington devant la présence massive des sociétés chinoises dans le pays (les échanges entre Pékin et Pretoria ont dépassé les 200 milliards de dollars l'an dernier). De nombreux chefs d'entreprise américains ont, à plusieurs reprises, critiqué la politique US qui n'a pas placé le continent noir dans son viseur diplomatique.C'est pourquoi, le chef de la première puissance mondiale a exhorté les Africains à poser davantage de questions aux investisseurs étrangers « pour s'assurer que les contrats profitent bien au continent ». « Nous regardons ce que les autres pays font en Afrique et notre seul conseil est le suivant : assurez-vous que ça profite bien à l'Afrique », a-t-il clamé en allusion à son concurrent chinois. « Des gens veulent construire quelque chose ici : est-ce qu'ils emploient des ouvriers africains ? D'autres veulent vous aider à développer vos ressources naturelles : quelles sommes resteront en Afrique ? », s'est-il interrogé. Tout en considérant « l'attention » portée à l'Afrique par les pays émergents, comme « la Chine, le Brésil, l'Inde et la Turquie », M. Obama a rappelé que l'Afrique souffre d'une « longue histoire d'extraction de ses ressources naturelles », non sans mettre en garde contre ce modèle économique. Il a assuré qu'il proposerait un partenariat plus équitable. Les Etats-Unis « pourraient vendre aux Africains des iPods, des avions et plein de biens », dit-il.