« La grossesse et la mortalité maternelle », c'est le thème choisi pour marquer cette année la journée mondiale de la population. Cette journée, célébrée depuis 1987 par l'Algérie, est, comme l'a souligné, hier à Alger, Amar Ouali, directeur de la population au ministère de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière lors de son intervention au cours d'une journée d'étude dédiée à cet évènement, « une opportunité pour débattre de la question de la population. Pour ce qui est du thème arrêté, grossesse et mortalité maternelle, c'est une question qui ne relève pas du seul aspect médical mais l'éducation et d'autres aspects sont à prendre en compte », dira-t-il. Dans son message lu par son représentant Dr. Babatunde Osotimehin, directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), il a relevé l'importance de lutter contre le mariage précoce. « Cinq millions de filles âgées entre 15 et 19 ans donnent naissance de par le monde. Ces filles peuvent investir dans leur communauté et pour elles-mêmes », a-t-il dit. Comme il a instruit les « gouvernements à promulguer des lois nationales pour déterminer l'âge légal du mariage à 18 ans. Comme il est nécessaire de prodiguer l'éducation sexuelle aux adolescents et les jeunes filles pour qu'ils veillent à leur santé. Un service de procréation doit également être à leur portée », soutient-il. De son côté, le représentant du directeur de l'INSP, Hadj Lekhal, dénonce « l'existence d'inégalités et d'un retard important dans la prise en charge de la femme enceinte notamment dans les régions éparses ». La lutte contre la mortalité maternelle et infantile sont les objectifs du millénaire pour le développent (OMD 4 et 5) que l'Algérie doit atteindre. Néanmoins, en dépit des efforts entrepris par notre pays, les chiffres avancés par Dr. Nassira Keddad, chargée d'études et de synthèse (CES) au ministère de la Santé, restent effarants. Selon les estimations de 2011, 77 décès sont enregistrés pour 100.000 naissances vivantes dans des structures médicalisées et 93 décès ont été enregistrés lors du troisième trimestre. Des décès sont enregistrés suite à des hémorragies de la délivrance (33,2%), suite à la HTA (15 %) et suite à des infections autour de 6,4%. Dans le monde, selon les estimations de 2008, 1000 femmes meurent de complications obstétricales. Parmi elles, 570 vivent en Afrique subsaharienne, 300 en Afrique du Sud et 5 dans les pays à hauts revenus. Ces chiffres attestent que des efforts énormes sont à déployer.