Au premier jour de Ramadhan, le marché de gros des fruits et légumes de Boufarik n'a pas connu sa frénésie coutumière en pareille circonstance. A 8h00, les lieux étaient toujours calmes. Et pourtant, à cette heure-ci, le ballet des transporteurs avec leurs remorques motorisées ou leurs charrettes tirées par un baudet est incessant. Pourtant, le marché ouvre ses portes à 4h00 du matin et la meilleure marchandise sera livrée à ceux qui se lèvent tôt. Mais mercredi a été une exception. En effet, ceux parmi les détaillants qui ont acheté leurs marchandises tôt le matin, avaient raté le coche puisque les prix des légumes ont commencé à chuter à partir de 9h00. La disponibilité des produits, la rareté des clients, la chaleur et la fatigue et surtout la poussière qui emplit l'atmosphère ont incité les mandataires à liquider leurs produits. A titre d'exemple, la tomate de premier choix vendue tôt le matin à 45 DA le kg a vu son prix chuter à 30 DA. Pourtant, à deux jours du Ramadhan, ce fruit a atteint 80 DA sur le marché de détail. « La baisse des prix va être conséquente dans les prochains jours car la période du Ramadhan coïncide avec la disponibilité des fruits et légumes de saison. Donc on revient à la règle du marché : l'offre sera plus importante que la demande même en cette période de Ramadhan », estime Hadj Messaoud, un mandataire qui occupe une surface de vente avec ses deux enfants. Pour le vieux commerçant en gros, ce sont plutôt les prix des fruits qui vont augmenter. Il signale que la chaleur suffocante incite les jeûneurs à consommer les fruits plutôt que les légumes. « La période ne pousse pas vraiment à manger les plats mais plutôt les fruits. C'est mon avis », estime-t-il. Un avis qui semble coller à la réalité. Les grossistes en fruits enregistrent beaucoup plus de clients que leurs collègues mandataires en légumes. Avec de « l'exotisme » en prime. Comme ce grossiste qui expose du raisin importé du Chili au prix de 150 DA le kg, des abricots et des cerises d'Espagne à 300 DA et 500 DA. « Pas de crédit, toute marchandise vendue doit être payée maintenant. Le prix est fixe. Pas de marchandage, mes amis », lance le mandataire aux clients dont certains ont tourné les talons face au « langage déplaisant » du vendeur. Ailleurs, la banane s'affiche à 130 DA. Pour ce qui est des fruits locaux, les pêches, qui varient entre 80 et 95 DA le kg, selon la qualité, ne rebutent nullement les détaillants, au contraire. La pastèque reste abordable puisque le prix du kilogramme ne dépasse pas les 45 DA. Quant au bon melon, il est affiché à 100 DA le kg. Alors que la cantalou est cédé entre 30 à 45 DA le kg. Le raisin (gros noir) est cédé à 180 DA le kg. Les dattes, très prisées en cette période de Ramadhan, sont presque inaccessibles. Le second choix est au prix de 430 le kg. Du côté des légumes, c'est la clémence. Les mandataires, qui avaient fait le plein, attendaient désespérément les clients. Le piment vert premier choix est affiché entre 45 et 55 le kg, la tomate est cédée entre 30 et 60 DA, alors que la pomme de terre des régions du littoral est cédée à 35 DA. Le citron local s'affiche à 12 DA alors que celui importé d'Espagne est vendu à 160 DA. Enfin la courgette n'a plus la cote. Même si elle est passée de 30 à 80 DA le kg, elle est de moins en moins demandée. Une grande quantité de ce légume est restée dans les carreaux.