Le secrétaire général du mouvement El islah, Djahid Younsi, a affiché, hier, dans une conférence de presse son pessimisme face à la situation politique et économique du pays, allant jusqu'à affirmer que le dernier remaniement ministériel « est injustifié dans la mesure où il s'agit d'un simple changement tactique qui est malheureusement boosté par les médias lourds », commente-t-il. M. Younsi est convaincu que ce n'est pas un changement de l'Exécutif qui va résoudre les problèmes de l'Algérie qui « souffre en premier lieu d'une crise de légitimité institutionnelle ». « Il faudra songer à des solutions à long terme, à même de remettre le pays sur les rails », estime-t-il, en prenant, à titre d'exemple, ce qui se passe actuellement dans des pays arabes dont l'Egypte et la Syrie. M. Younsi dit ne rien attendre d'une équipe gouvernementale « imposée pour satisfaire des objectifs précis ». El Islah serait-il intéressé de siéger dans ce nouveau gouvernement ? Réponse de son leader : « Notre approche n'est pas celle de la recherche de postes ou de sièges. » Selon lui, les problèmes des Algériens ne seront pas solutionnés ni par un remaniement ministériel ni par une élection présidentielle. La priorité des priorités, c'est d'abord de « s'entendre sur une modalité qui permettra à l'Algérie de sortir de cette illégitimité institutionnelle découlant d'élections illégitimes ». Selon lui, il faudrait ouvrir un sérieux débat « sans exclusion aucune » pour assainir la situation. Au sujet de la présidentielle, Djahid Younsi a affirmé que les alliances politiques ont fait l'objet de beaucoup de pression et d'attaques. « Pour éviter de retarder davantage le processus démocratique, il serait fort possible de renoncer à ces alliances en ce qui concerne cette éventuelle échéance décisive pour la nation », affirme-t-il. Plus explicite, il dira que l'Alliance de l'Algérie verte à laquelle sa formation a adhéré est en train de discuter de la présidentielle, mais elle n'est pas encore question de candidature unique. « Présenter plusieurs candidats à la présidentielle par le courant islamiste est une éventualité à ne pas écarter », précise-t-il, toutefois. Le conférencier a estimé qu'il ne faut pas retarder la révision constitutionnelle, en soulignant, à ce titre, que « le prochain président de la République ne doit en aucun cas toucher à la Constitution ».