C'est, comme l'explique le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, une manière de favoriser l'accès des médias à une information « crédible » basée sur « la confiance et le respect mutuel » car autant l'Etat que le citoyen ont besoin d'une « presse professionnelle pour répondre à l'attente légitime des citoyens ». Cette rencontre traditionnelle « peut être élargie à d'autres membres du gouvernement » lors des prochains rendez-vous, a-t-il ajouté. « C'est un engagement que nous avons pris, le 8 octobre dernier, à l'occasion de la Journée de la diplomatie algérienne », a rappelé le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, pour qui ce type de rencontre permettra à l'Algérie de « mieux exprimer ses positions sur les questions d'actualité ». Ainsi, toutes les questions, qu'il s'agisse des relations de l'Algérie avec le Maroc, du report de la visite du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, de la révision de la Constitution, de l'organisation de la prochaine élection présidentielle ou de la présence d'observateurs à ce scrutin ont été abordées avec les deux ministres. La première question a trait aux dernières déclarations du secrétaire général du FLN. M. Messahel a considéré (« bien que je sois moi aussi membre du CC du FLN », dit-il), que c'est « celle d'un parti », ce qui ne l'oblige pas en tant que « membre de l'Exécutif, à cette conférence » d'émettre un quelconque jugement. Ce sont les développements des relations entre le Maroc qui ont accaparé le plus de temps dans les débats. M. Lamamra a exclu que l'Algérie ait fait preuve de « fébrilité » dans sa réponse à l'affaire de violation de son consulat à Casablanca et de profanation de l'emblème national, actes suivis d'une escalade médiatique alimentée par le dernier discours du roi et l'amalgame entretenu sur le dossier du Sahara occidental. Pour le chef de la diplomatie algérienne, « la position de l'Algérie est sereine », elle est connue et est « conforme au consensus de la communauté internationale ». De plus, l'Algérie ne fait que s'exprimer à travers « les termes qu'a utilisés le secrétaire général de l'ONU dans son rapport au Conseil de sécurité », ajoute-t-il. Pour M. Lamamra, l'Algérie refuse de polémiquer avec le Maroc car dans le langage diplomatique, « le silence peut être extrêmement éloquent ». L'Algérie ne va pas répondre du tac au tac. « Nous disons ce qu'il y a à dire quand il y a opportunité de le dire », tranche-t-il. « La violation de l'immunité diplomatique algérienne est un acte grave » M. Lamamra, qui a appelé à distinguer l'attaque du consulat algérien au Maroc du dossier du Sahara occidental, a reconnu que la violation de l'immunité de l'enceinte diplomatique algérienne est un acte grave. C'est « un forfait d'autant plus qu'il porte atteinte à l'emblème national et par-dessus tout un 1er Novembre, une date symbolique pour les Algériens ». Le chef de la diplomatie a exprimé la conviction de l'Algérie que c'est « loin d'être un acte isolé » et a demandé d'être associée à une enquête. « Nous avons des preuves », dit-il. Les relations entre les Etats-Unis et l'Algérie sont en « constant développement » Sur le report de la visite du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en Algérie, M. Lamamra a ajouté qu'il ne s'agit pas d'une annulation. Les relations entre les Etats-Unis et l'Algérie « sont en constant développement » et ont atteint un niveau d'échanges plus important qui « dépasse celui de l'Afrique du Nord plus l'Egypte ». L'ampleur de ces relations est « un facteur de consultations permanentes », comme en témoignent les consultations entre les deux pays qui « dépassent le cadre de la lutte antiterroriste », observe-t-il. Pour M. Lamamra, les Etats-Unis « connaissent et respectent l'avis de l'Algérie et souhaitent sa consultation sur plusieurs dossiers ». Enfin, ajoute-t-il, il n'y a pas de divergence entre ces deux pays sur la question de l'élargissement du contrôle du respect des droits de l'homme au Sahara occidental, puisque c'est Suzane Rice, conseillère à la sécurité nationale des Etats-Unis et ancienne représentante permanente US à l'ONU, qui en a introduit la demande au nom de son pays. Sur un autre plan, M. Lamamra a donné d'autres précisions sur les efforts de l'Algérie pour libérer ses diplomates enlevés au Mali ainsi que la participation de l'Algérie à toute rencontre sur la sécurité des frontières. L'Algérie, qui a participé à une rencontre similaire en mars 2012 en Libye, ne « compte pas jouer la politique de la chaise vide », a-t-il ajouté. « La loi sur le sondage et la loi sur la publicité bientôt présentées » De son côté, le ministre de la Communication a abordé des questions relatives à l'ouverture du champ audiovisuel parallèlement au débat en cours à l'APN sur le projet de loi qui « sera suivi de deux textes sur la publicité et le sondage ». M. Messahel a rappelé, également, le débat organisé par son département sur la carte de journaliste professionnel, tout en donnant la possibilité à toutes les chaînes de participer à la prochaine campagne électorale. C'est « la commission nationale qui en fixera les modalités ». M. Messahel a répondu à une question des journalistes sur le dossier de la révision de la Constitution, précisant que le rapport et les recommandations ont été « remis au président de la République qui a le droit constitutionnel de lui réserver une suite ».