La conférence internationale sur le rôle des femmes dans les mouvements de libération a débuté, hier, aux camps des réfugiés sahraouis à Tindouf avec la participation de 15 délégations des pays majoritairement africains. L'occasion d'évoquer les différents combats et sacrifices consentis par les femmes sahraouies pour la libration de leur patrie aux côtés des hommes mais aussi et surtout soutenir ces femmes qui luttent pour la liberté et l'autodétermination. Le coup d'envoi de la manifestation a été donné à partir du mur de la honte érigé, dans les années 1980, par le Maroc pour séparer les territoires sahraouis occupés. Un rassemblement a été organisé au lieu-dit El Mahbes à quelques mètres du mur-sous l'œil vigilant des soldats du makhzen postés en face-pour dénoncer cette construction qui divise le Sahara Occidental. Des explications sur ce mur ont été données par le reponsable de la 6e région militaire de la RASD, Abou Ali Hammoudi, en vue d'éclairer les centaines de manifestants présents sur les dangers multiples que présente cet ouvrage. Il fera savoir, de prime à bord, que ce mur de 2.720 km de long, est semé par quelque 5 millions de mines de différentes catégories (antichars, anti-groupes et antipersonnel) enfouies tout au long et qui ne cessent de faire des victimes parmi la population. Même si de visu, les soldats du makhzen présentent des armes légères, à 7 km de la partie occupée du mur, poursuit cet officier supérieur de la RASD, de l'artillerie lourde est mobilisée pour la surveillance et le contrôle du mur. « Les radars postés dans les milliers de points sont capables de capter sur 60 km », ajoute-t-il. Les opérations de déminage se poursuivent en collaboration avec une association suédoise, puisque la RASD est signataire de l'accord d'Ottawa interdisant les mines antipersonnel, indique M. Hammoudi. Cependant, tient-il à préciser, ces opérations se déroulent à faible cadence en raison de la complexité des mines et de leur nombre qui se compte par millions dans les localités de Bir Lahlou, Midjak et Tifariti en particulier. Un énième appel à la communauté internationale pour y intervenir a été réitéré : « L'ONU est ici interpellée pour mettre fin à ce drame qui ne cesse de faire des victimes. Nous n'avons pas le chiffre exact de personnes qui ont perdu la vie ou une partie de leur corps, mais ce qui est certain c'est que les cas d'explosion des mines se signalent en permanence ». Les participants ont été unanimes à dénoncer ce mur qualifié de « crime contre l'humanité », appelant la communauté internationale à agir pour sa démolition. Mme Chaba Sina Brahim, membre de l'Union nationale de la femme sahraouie, afffirme que « ce mur est une honte pour le Maroc. Il n'y a pas que les familles du peuple sahraoui qui sont séparées par ce procédé, mais il y a aussi nos richesses et ressources qui sont exploitées de l'autre côté du mur ». De son côté, Mme Nouria Hafsi, de l'Union nationale des femmes algériennes, a appelé à la démolition « sans condition » de ce mur affirmant au passage que « la femme algérienne restera solidaire et soutiendra toujours sa sœur sahraouie dans son noble combat ». Mme Fazeka Loliwe, présidente de l'association sud-africaine, Sports Art et Culture, qui plaide à son tour l'élimination « pure et simple » du mur en question, a rassuré que la position de son pays, à l'égard de la question du Sahara occidental, restera inchangée « jusqu'à la concrétisation du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui », a-t-elle soutenu. Un vibrant hommage a été rendu, faut-il le signaler, au grand défenseur africain, voire du monde entier, des droits de l'Homme, Nelson Mandela, qui s'est éteint jeudi dernier. Les participants à la manifestation « le rôle des femmes dans les mouvements de libération » proposent, d'ailleurs, l'organisation d'une conférence africaine sur Nelson Mandela.