Le docteur Mohamed Yousfi a déclaré que ces journées revêtent un caractère particulier puisqu'elles coïncident avec le 20e anniversaire de la création du syndicat. Connu sur le terrain par leur combativité s'agissant des revendications socioprofessionnelles, cette fois-ci, les adhérents ont voulu aborder et proposer des thèmes liés aux « stratégies en santé publique », aux « hémorragies digestives » et à « l'infarctus du myocarde ». Ces journées, qui constituent une sorte de formation continue pour la corporation des médecins, ont été saluées par le doyen des médecins, Moussa Arada. Il estime que « la formation continue est capitale et constitue une activité principale pour le corps médical ». Pour le Pr Abdelhamid Aberkane, ancien ministre de la Santé, « ces journées s'ajoutent à la combativité de ce syndicat, c'est une dimension morale et scientifique et un excellent indice pour nous tous ». Il ajoutera que les connaissances doivent être actualisées sans cesse pour être au fait des nouveautés en matière de médecine et de prise en charge des malades. Le Pr Farid Achoui, gastro-entérologue, soutiendra que la formation continue doit être institutionnalisée et prise en charge et financée par l'Etat. Pour le président du SNPSSP, il s'agit de combler un vide pour ceux qui n'ont pas l'occasion d'assister aux journées d'étude organisées à travers le pays, d'échanger les expériences et surtout discuter sur les problèmes de la santé dans tous ses aspects. A propos de la stratégie en santé publique, les orateurs ont reconnu qu'il s'agit de réaffirmer la place de la santé au cœur de la politique et de reconnaître qu'il s'agit d'un droit fondamental du citoyen. Or, depuis l'indépendance, les pouvoirs publics ont axé leurs efforts sur l'éradication des maladies transmissibles, sur la mise en place de réformes administratives. Le programme national de santé a été sacrifié. D'ailleurs, lors de la dernière décade, pas moins de 6.000 médecins ont quitté le territoire national sans que cela n'émeuve les pouvoirs publics. Il a été certes enregistré un recul des maladies transmissibles mais de nouvelles maladies sexuellement transmissibles comme le sida ont fait leur apparition. Pour les années à venir, le Pr Achoui préconise de développer les programmes de prévention, d'investir dans les équipements et d'asseoir une politique du médicament. Il s'agit pour ce spécialiste d'établir des priorités à court, moyen et long termes sur la base desquelles se construira la politique de la santé. Lors de cette première journée, un hommage particulier a été rendu à deux éminents médecins ravis à l'affection de leurs familles et de la corporation. Il s'agit du Dr Rachid Bouakaz, infectiologue, et Ameur Soltane, oncologue, chef du service oncologie thoracique au CHU Mustapha-Pacha.