Durant une heure 35 minutes, le spectateur replongera dans des événements se déroulant au 14e siècle lors de la chute de Grenade et l'exode des populations vers le Maghreb. C'est une période caractérisée par des événements passionnants, émouvants et en même temps affligeants dans un Maghreb où les sultans et les rois furent assassinés par leur progéniture. Dans ce film, les principaux rôles sont incarnés par Bahia Rachdi (la reine Aïcha), Malika Belbey (la princesse Mansourah), Tarek Hadj Abdeltif (le roi Bouabdil), Marie Delvas (la reine Isabelle la catholique) et Pedro Delvas (le roi Ferdinand). Le film retrace avec précision la chute de Grenade, l'exil vers les côtes algériennes. Une histoire d'amour où s'entremêlent déchirements, choc des religions et des civilisations. Il s'agit d'Arabes, de Juifs et d'Espagnols appelés à vivre un destin hors du commun. Pour le scénariste Mohamed Chouikh, « c'est la découverte d'une grande période de tolérance où les religions coexistaient avant d'être séparées ». Le réalisateur a mis en exergue les grandes sources de tension, de haine à partir de la chute de Grenade où la puissance de l'Orient arabe venait de s'effondrer sans gloire aux pieds des rois catholiques. Avec la chute de Grenade, le cordon ombilical entre l'Orient et l'Occident venait d'être coupé à jamais. Pour les exilés, Arabes et Juifs chassés entassés dans des embarcations de fortune, les côtes du Maghreb constituaient une terre de repli malgré les convulsions tribales. Dans la conférence de presse animée, hier, à la salle Atlas, l'équipe technique et les acteurs du film au complet ont évoqué le professionnalisme de Mohamed Chouikh. Ce dernier, secondé par son épouse Yamina et ses deux filles, a sciemment choisi cette période de l'histoire pleine de métaphores. « Non pas par souci de l'histoire avec un grand H mais parce que c'est une période où la guerre était un moyen pour reconquérir des terres au nom de la religion ». Vu la richesse des événements et l'histoire d'amour vécue entre un musulman et une catholique, Mohamed Chouikh pense déjà à en faire un feuilleton. Il y incluera des bribes de la vie et de l'œuvre du poète Lakhdar Benkhelouf de Mostaganem, la ville du réalisateur. Une autre période de l'histoire chère à Mohamed Chouikh. Le film est en arabe classique et sous titré dans plusieurs langues. L'avant-première aura lieu jeudi prochain à la salle El-Mouggar. Le 14 mars, il sera distribué dans les salles.