Unanimes à appeler les électeurs à se rendre en masse aux urnes, le 17 avril prochain, ils n'ont pas manqué de mettre en garde contre les tentatives de déstabilisation « tissées » de l'extérieur sur fond de révolutions arabes. C'est le cas, notamment de Louisa Hanoune et des représentants du candidat Bouteflika. Pour M. Sellal, la réélection de M. Bouteflika constitue un gage de préservation de la souveraineté et de la cohésion nationales. Partant, les prétendants à la magistrature suprême considèrent que les appels au boycott du prochain scrutin ne plaident pas en faveur du « changement du système ». Aussi bien le président sortant que les cinq autres candidats, l'heure est à un « renouveau national » par la mise en place d'institutions et de textes « rénovés ». Alors que le candidat Bouteflika fait d'un quatrième mandat une chance pour une transition réussie pour passer le flambeau aux jeunes générations, d'autres, à l'image de Benflis, de Louisa Hanoune et de Ali-Fawzi Rebaïne, considèrent que le changement doit se faire « dans l'immédiat ». Les candidats promettent, par ailleurs, d'accorder de larges prérogatives aux élus, à même de leur permettre de prendre des initiatives et de se libérer de l'emprise du centralisme. C'est, notamment, l'« idée » de Benflis et de Rebaïne qui veulent faire des walis « de simples citoyens », tenus de rendre des comptes aux administrés. Le contrôle populaire des deniers publics constitue un gage de transparence et de gestion rationnelle. La lutte contre la corruption pour la plupart des candidats n'est pas synonyme de création de commissions ou d'observatoires, mais de laisser la justice se saisir de tous les dossiers en toute indépendance. Au volet économique, le candidat Benflis promet d'appliquer la règle 49/51 sur les investissements aux seuls secteurs stratégiques et de lever les contraintes dans les secteurs du tourisme, de l'agriculture, des services... A contrario, la candidate du PT estime mordicus que la souveraineté ne peut être complète qu'avec la « renationalisation » du tissu industriel national. Pour M. Rebaïne, aucune réforme économique n'est possible sans la révision du cadre législatif. Une mesure qui doit toucher le système bancaire ainsi que la Cour des comptes qui nécessitent, a-t-il dit, une réhabilitation pour « surveiller et contrôler les crédits octroyés par les banques aux particuliers et aux entreprises ainsi que les différents contrats signés ». Pour sa part, Louisa Hanoune, dont le raisonnement ne sort pas de la conjoncture arabe, promet de rapatrier les 200 milliards de dollars placés dans les banques étrangères, notamment américaines. Elle affirme que ces fonds risqueraient d'être bloqués, sous prétexte d'instabilité politique en Algérie. A noter que cette première semaine de campagne a été marquée par des panneaux d'affichage superbement vides, ainsi que par quelques incidents « mineurs », cités par le président de la commission de surveillance de la présidentielle. Les candidats qui entameront demain la deuxième semaine de campagne, vont sans doute axer leurs discours sur d'autres thèmes, qui, encore une fois, feront polémique.