«H24», dit-on, à Constantine. Cela signifie «de l'eau 24 h sur 24». Pour l'heure, c'est encore un objectif. «Mais nous nous en rapprochons étape par étape», a déclaré Michel Valin, le directeur de la Société des eaux et de l'assainissement de Constantine (Seaco). La société veut optimiser, dit-il, d'ici 2014, la gestion et l'utilisation des ressources en eau d'un million et deux cent mille consommateurs du Constantinois, pour les servir au mieux. En 2008, quand la Société des eaux de Marseille (SEM) s'est vue confier les services d'eau et d'assainissement de la wilaya de Constantine, la nappe phréatique constituait la seule ressource disponible. Avec le programme des autorités algériennes, le couloir d'adduction d'eau à partir du barrage de Beni Haroun, mis en service en 2007, a déjà nettement amélioré la situation des communes du sud de Constantine. Reste à élargir le cercle des bien servis vers le nord. «Il nous faut pour cela optimiser les performances du réseau de canalisations enterrées : 1500 km de tuyaux, dont 450 à Constantine même», reprend Michel Valin. Ce réseau a été renouvelé à rythme rapide, mais partiellement, entre 2005 et 2008, surtout à Constantine : la Société des eaux de Marseille, alors mandataire, a changé près de 100 km de canalisations. «Aujourd'hui au sud de Constantine, le H24 est une réalité ; à Constantine, 25% de la population bénéficie d'eau un jour sur deux, la moitié reçoit l'eau tous les jours durant quatre à six heures. Et le H24 est une réalité pour les 25%restants, quand il n'y a pas de rupture sur le réseau», a-t-il ajouté. C'est aussi le cas des communes du sud, comme El Khroub et Aïn Smara. Vers le nord, le H24 devrait devenir une réalité vers 2013, grâce au projet «Aval Beni Haroun» qui doit amener l'eau de la retenue vers le nord de Constantine. Mais il s'agit de ne pas gâcher cette ressource précieuse et éviter fuites et ruptures de canalisations, en particulier par un programme sérieux de renouvellement. «Nous réparons 250 fuites par mois à cause de réseaux anciens de qualité moyenne, et de branchements directs et sommaires effectués par des habitants parfois excédés par les demandes de raccordement non satisfaites». La Seaco pense répondre à l'enjeu à la fois en créant une relation directe à la clientèle, et sur le terrain en réorganisant le système de réparations. «Nous avons remis à plat tout le système de sous-traitance en visant l'efficacité ; nous avons agréé 34 professionnels, souvent de nouvelles entreprises. Les résultats sont encourageants et devraient porter leurs fruits prochainement. Ce qui libèrera nos propres équipes pour accélérer les programmes de formation mis en œuvre. Maintenant, celles-ci travaillent sur des chantiers plus techniques qui valorisent leurs savoir-faire», souligne M. Valin. Un programme ambitieux de formation devrait rendre durables les efforts entrepris sur le terrain. 327 agents de la Seaco ont reçu une formation en 2010, représentant près de 7 000 heures de formation. «Cela va aller s'amplifiant. Nous visons un objectif de plus de 600 agents formés par an sur 1400», affirme le directeur de la Seaco. Pour y parvenir, un centre de formation est mis en chantier à Constantine. Il accueillera les agents Seaco sur 4000 m2 de locaux à partir de 2013, mais aussi d'autres professionnels de la région. Il s'agit d'ancrer durablement une culture du service au public.