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Quatre questions à M. Mhand Berkouk, professeur en relations internationales : «La lutte contre le terrorisme requiert une coordination au moins sous-régionale»
La dernière réunion du Conseil des chefs d'état-major des pays membres du Comité d'état-major opérationnel conjoint des pays du Sahel, dont l'Algérie fait partie, a souligné la ferme détermination de ces pays à prendre en charge, «de façon autonome et collective», leurs questions sécuritaires, la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, les moyens à même de promouvoir et stimuler cette coopération avec toute la rigueur requise et l'efficacité escomptée face au phénomène terroriste et ses ramifications», ce sont là les questions sur lesquelles nous avons discuté avec M. Mhand Berkouk, Professeur en relations internationales, expert dans le domaine des études et recherches en sécurité et lutte contre le terrorisme. La dernière rencontre de Tamanrasset a montré toute la volonté des pays comme l'Algérie, le Niger, la Mauritanie et le Mali, au vu des derniers événements survenus dans la région d'intensifier, d'améliorer la lutte contre le terrorisme ? La volonté de ces pays, effectivement de développer la situation sécuritaire dans la sous-région est dictée par non seulement l'ascendance et la menace du terrorisme et des crimes connexes mais aussi par le caractère transnational de celle-ci. Les pays du Sahel, - dont le Niger et le Mali - font face à des difficultés en matière de gestion sécuritaire de leur territoire à cause de l'étendue géographique, des déséquilibres de la distribution démographique et de la faiblesse du dispositif … Justement, cette situation implique une coordination des moyens, n'est-ce pas ? Les quatre pays ont développé, à ce titre, une optique de coopération sécuritaire depuis la réunion de Tamanrasset en août 2009 qui a créé une véritable dynamique pour le développement d'épistème de sécurité collective en se basant sur la nature de la menace et sur le rôle et l'expertise de l'Algérie … Les derniers événements survenus soulignent, un peu plus, l'urgence de cette dynamique… Le Sahel est une région fragile en termes d'inadéquation entre les besoins de sécurité des Etats et les conditions de lutte contre les menaces terroristes. De plus le terrorisme est un fléau transnational qui gagne en importance en raison, d'abord, de l'incapacité des Etats dans leur politique nationale de lutter contre le terrorisme qui, par sa nature transnationale, requiert une coordination de lutte au moins sous-régionale. En plus, il y a l'ambivalence décisionnelle de certains pays en matière de rigueur sécuritaire notamment en ce qui concerne le paiement des rançons aux groupes terroristes qui encourage ces derniers au rapt d'individus. Les rançons sont un moyen de financement des activités criminelles. Et ce qui complique plus la situation, c'est la tendance de certains pays étrangers à la région de négocier avec ces groupes pour la libération de leurs citoyens en contrepartie de dividendes financiers et/ou politiques. Pourtant, l'Algérie fait campagne au niveau de toutes les instances pour la criminalisation de cette pratique La lutte contre le terrorisme demande l'adhésion de toute la communauté internationale dans une dynamique d'éradication de ce phénomène notamment par l'assèchement de ses sources de financement. Le paiement des rançons est perçu comme un autre instrument de financement (du terrorisme) que l'Algérie a essayé de condamner et de criminaliser par l'engagement de l'Union africaine lors de son sommet de juillet 2010 et dans le cadre du Conseil de sécurité de l'ONU lequel a adopté une résolution 1904l prescrivant la criminalisation de ce mode de financement. L'Algérie, comme acteur de stabilité dans la région et à travers le monde, est toujours proactive dans la création de fondements institutionnels ou opérationnels permettant l'émergence d'un système de sécurité collective dans la région et à travers le monde….