Les chefs d'état-major des pays de la bande sahélo-saharienne se sont réunis hier sous la présidence du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), pour faire le point sur les événements qui se sont succédé, ces derniers temps dans la région du Sahel. Cette réunion extraordinaire à Tamanrasset du conseil des chefs d'état-major des pays membres du Comité d'état-major opérationnel conjoint, en l'occurrence l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, s'inscrit dans une logique de renouvellement de l'attachement des pays membres à combattre le terrorisme qui sévit dans la région. Une manière de coordonner les actions entre les état-majors de la sous-région afin d'éradiquer le terrorisme et les phénomènes connexes. Les pays du Sahel entendent, à travers cette rencontre d'évaluation, revigorer leur coopération sécuritaire. Le général Gaïd Salah s'est dit, à cette occasion, "persuadé" que la participation des pays membres à cette réunion "va renforcer la coopération", pour "inspirer de nouvelles impulsions autour de notre objectif de pourchasser et de détruire le terrorisme", a-t-il dit. Les observateurs les plus avertis affirment, dans le même ordre d'idées, que la réunion d'urgence des état-majors du Sahel est un message clair aux puissances occidentales qui veulent mettre les pieds dans la sous-région pour dire que la question du Sahel se règlera par les actions des pays de la région. Le renouvellement à l'égard des engagements pris lors de l'installation du Comité d'état-major opérationnel conjoint à Tamenraset en 2009 ainsi qu'à ceux de la rencontre de mai dernier à Alger, sonne le glas de l'interventionnisme des puissances occidentales et à leur tête la France qui s'est distinguée par une offensive militaire dans la région sous prétexte de libérer un ressortissant français en captivité. Ainsi, les pays du Sahel veulent contrecarrer l'ingérence étrangère dans la bande sahélo-saharéenne. "En somme, cette réunion constitue une confirmation avérée du respect de tous les engagements pris par les forces armées des pays membres et un message clair pour exprimer leur volonté et leur détermination, ainsi que leur capacité effective à prendre en charge, de façon autonome et collective, leurs questions sécuritaires en toute liberté et en toute souveraineté", résume, le colonel Mabrouk Sebaâ, porte-parole de la réunion. "Au regard de la succession des derniers événements survenus dans la région, les chefs d'état-major présents à cette réunion s'attèleront à étudier tous les moyens à même de promouvoir et stimuler leur coopération en vue d'instaurer, ensemble, un mécanisme adapté pour faire face, avec toute la rigueur requise et l'efficacité escomptée, au phénomène terroriste et ses ramifications", a souligné le colonel dans une déclaration à la presse. Notons, par ailleurs, que la séance d'ouverture a été marquée par l'intervention du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, qui a indiqué que cette session sera une occasion pour "débattre les termes de notre coopération", afin de lui conférer, a-t-il dit "plus de maturité, lever les incompréhensions qui persistent et dégager les solutions idoines, en vue de renforcer l'action effective et concertée et atteindre, par-delà, les objectifs tracés dans notre stratégie de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée". Elle constitue également, a-t-il précisé, une "opportunité d'échanger les analyses et les appréciations sur tout ce que nous avons pu accomplir comme actions et pour évaluer les résultats enregistrés dans la voie des objectifs tracés pour le rétablissement du climat de paix et de quiétude dans toute notre région".