La 47e édition du festival national de théâtre amateur s'est ouverte samedi en début de soirée à Mostaganem. La cérémonie d'ouverture de cette manifestation organisée par le commissariat du festival, en collaboration avec le ministère de la Culture et des institutions et associations locales, s'est déroulée en présence des autorités locales et d'hommes de théâtre algériens. Un défilé des troupes participantes s'est déroulé sur l'esplanade de la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki. Des tableaux traduisant la richesse du patrimoine national et de la culture algérienne ont été présentés au public, qui a également découvert à cette occasion des portraits géants des précurseurs de ce festival et des personnalités qui ont façonné le mouvement théâtral en Algérie. Dans son allocution d'ouverture, Belmiloud Mohamed Abdenour, président de l'APC de Mostaganem, fera un rappel historique sur le festival. « Depuis toujours, la mairie de Mostaganem a adopté le théâtre amateur en le subventionnant. C'est devenu une tradition. Du point de vue financier, la mairie constitue le 2e sponsor après le ministère de la Culture ». La cérémonie a été marquée par un hommage posthume à M'hamed Benguettaf, regretté dramaturge et ex-directeur du TNA. Véritable monument du théâtre algérien, le défunt a eu un riche parcours. « A lui seul, il constitue toute une génération d'hommes et de femmes ayant donné au 4e art algérien ses lettres de noblesse », témoigne Fethenour Benbrahim, compagnon du défunt. « Ce fut un modèle et une personnalité pour qui, l'instruction qu'il recherchait avait pour objectif, non seulement de parfaire sa personnalité mais surtout d'être utile à la communauté », a-t-il ajouté. Devant une assistance très nombreuse, composée d'hommes de théâtre et universitaires, les témoignages se sont succédé. Par une anecdote, sa propre perception, chacun a évoqué l'apport de M'hamed Benguettaf. Mabrak Abdellah, directeur artistique du festival, a fait valoir qu'il était « une icône incontournable qui a réussi à mettre l'art au diapason des mutations du pays. Le regretté a réussi à refondre la structure théâtrale, toujours à l'écoute tant du public que des petites gens en usant du verbe simple et du génie populaire ». Le comédien Fethi Kafi a tenu à lui rendre un hommage en réunissant trois extraits de ses œuvres, notamment « Fatma », « Les martyrs reviennent cette semaine » et « La répétition ». Benguettaf a voué un grand amour et un grand respect à son métier qu'il a exercé avec beaucoup de compétence et de sérieux. Entrecroisement de panoramas : visuels, musicaux, chorégraphiques, textuels. Une plongée captivante dans les profondeurs de l'être. Sur scène, trois comédiens à savoir Fethi Kafi, Fatma Cheikh Jaousti, Bouhla Arslane investissent les planches de la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki. Mieux encore, ils ont réussi à ressusciter la mémoire. Voici un théâtre riche et exploré, d'une influence primordiale sur toute l'histoire de la dramaturgie. Lors de cette « reconstitution » ou encore ce « montage » théâtrale réalisé par Mabrak Abdellah, ces jeunes comédiens ont su se démarquer. Ils ont ainsi réussi a retracer un pan du parcours de ce grand artiste et mettre en exergue ses grandes qualités humaines et professionnelles. Pour rappel, sept troupes prennent part à cette édition. Elles sont d'Adrar, Tipaza, Oran, Laghouat, Bejaia, Relizane et Mostaganem, retenues sur la quarantaine de propositions faites aux présélections. Le jury présidé par Djamel Bensaber aura la tâche d'évaluer les travaux. Il est composé de spécialistes, à l'instar de Fadhila Assous, Abderrahmane Zaàboubi, Salim Souhali et Samira Sahraoui. Le programme de ce festival qui prendra fin le 31 mai, prévoit sept spectacles en compétition et quatre qui seront présentées en hors compétition. Parallèlement, des soirées conviviales, animées par des spécialistes et des enseignants seront organisées.