D'aucuns estiment que cette procédure, une première dans les annales, peut créer un précédent. Cette situation d'embrouillement total a poussé le département de Nouria Benghebrit à apporter la précision suivante : la décision touche uniquement un nombre infime de candidats et les recours ne seront introduits que pour la révision de la saisie des notes. Autrement dit, il n'est pas question de revoir la correction. Auparavant, et lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats des examens de l'année scolaire 2013-2014, le directeur par intérim de l'Office national des examens et concours, Brahim Abassi, a mis l'accent sur le bon déroulement des examens pour les trois paliers scolaires ainsi que leur crédibilité et leur fiabilité. Le ministre a reconnu, toutefois, que des erreurs de saisie de note ont été bel et bien produites sur les bulletins de notes des candidats. Une source du ministère nous a indiqué que des relevés de notes portaient la même note reproduite pour toutes les matières. Sur cette question, les syndicats ont indiqué qu'il est toujours possible de faire des erreurs. Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a indiqué que les faibles moyennes obtenues cette année au bac méritent l'ouverture d'une enquête approfondie pour y déceler les véritables raisons. Pour lui, il est urgent de revoir l'organisation des examens. Même raisonnement de côté du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Son coordinateur, Meziane Meriane, a reconnu que tout peut arriver lors de la saisie des notes. Et la meilleure des manières pour rectifier le tir « c'est de revoir l'opération sans pour autant toucher à la correction ». Le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Khaled Ahmed, confirme l'existence d'erreurs de saisie. « Des parents d'élèves nous ont interpellés sur les erreurs contenues dans les relevés de notes », a-t-il fait savoir. Et d'ajouter que son association salue la décision du ministère de l'Education d'ouvrir la porte des recours aux candidats recalés. Sauf que, selon lui, la ministre pourrait aller loin en accordant à ces derniers le droit de demander carrément la révision de la correction. « Les correcteurs sont des être humains. Ils peuvent facilement se tromper », dit-il. Raison pour laquelle l'établissement d'une contre-correction serait, d'après lui, une sage décision. « Mais attention », prévient le SG du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Nouar Larbi, qui a mis en garde contre toute tentative de créer un « précédent », comme ce fut le cas pour l'établissement du seuil qui au fil des années est devenu une tradition bien ancrée dans l'esprit des élèves. Pour lui, si un candidat demande une autre correction, il doit en assumer les conséquences au cas où la note qui lui sera attribuée est identique à la note initiale. Dans ce cas là, l'élève doit être exclu pour plusieurs années. Nouar Larbi a soutenu que la saisie des notes est un « travail humain » et qu'il n'est pas exclu qu'il y ait des erreurs. Selon lui, même dans les pays développés ce genre de dysfonctionnement existe.