L'Ogrelet traite du thème traditionnel de l'ogre. Le petit de l'ogre, Simon, a six ans, mais il paraît bien plus grand. Sa mère est très inquiète à l'idée de l'envoyer à l'école. Elle écrit une lettre confidentielle à la maîtresse, lui demandant de garder pour les fins de semaines sa robe rouge qui semble si jolie. C'est que le rouge a un drôle d'impact sur Simon. La maîtresse, fort coopérative, répond que son comportement l'a étonnée le jour où un autre écolier ; Thomas s'est mis à saigner du nez. Simon s'est levé, comme hypnotisé, le regard fixe. Il s'est mis à quatre pattes et il a suivi les traces de sang du pupitre de Thomas aux toilettes avec un sourire étrange. Un autre jour, comme la petite Paméla s'était blessée et saignait abondamment, Simon léchait le sang. Il avait le regard d'un adulte fou dans son visage d'enfant sage. Sa mère le surprend avec du sang sur le pyjama. On suppose qu'il a dévoré un lièvre, mais il ne se rappelle plus que le goût divin dans la bouche n'est pas celui des carottes fades et du navet insipide que cuisinait sa maman. Une futaie, des massettes, font office de décor qui a marqué de prime abord les esprits, soulevant d'emblée moult questionnements dans les rangs des spectateurs, rapidement pris, ensuite, dans un chassé-croisé de personnages se poursuivant, se heurtant, traquant les démons. Rien de tel que d'affronter ses démons pour s'affranchir des obstacles. La seule constante semble être cette plongée dans les fins fonds de l'humain avec toutes ses faiblesses, dans une société emplie de diversité et dont la singularité demeure cette recherche de soi en l'autre, où tout le monde se bouscule les désirs, les erreurs, les bévues, et se leurrent et finissent par s'égratigner à force d'interdits, d'ambitions et d'appétits inassouvis. Adaptée au théâtre Zenga Zenga du Congo, la force de la touche artistique du metteur en scène de cette pièce, a fait exploser les talents fortuits de deux jeunes qui se sont distingués par une maîtrise et une cohérence de jeu. Cette pièce est écrite dans un langage simple et met en scène des personnages facilement identifiables, afin d'être accessible à tous. Après les représentations s'enchaînent de vives acclamations ainsi que d'interminables prises de photos avec les comédiens.