Le travail des équipes de la police scientifique et technique algérienne portant sur l'identification des victimes du crash de l'avion de la compagnie espagnole Swift Air, affrété par Air Algérie, au Mali, est hautement compliqué, vu les conditions climatiques et géographiques et l'ampleur de l'accident. C'est ce qu'a indiqué, jeudi, le directeur de la police judiciaire (DPJ), le contrôleur de police Abdelkader Kara Bouhadba, lors d'une conférence de presse. Il a rappelé qu'une équipe composée de 13 experts de la police scientifique et technique, spécialistes en gestion des scènes des grandes catastrophes et en empreintes génétiques, a été dépêchée sur le lieu du crash au Mali et au Burkina Faso. Ces experts sont chargés d'identifier les victimes dont six Algériens. « Notre priorité est d'ordre humain et vise l'identification des cadavres afin de permettre aux familles des victimes de faire leur deuil », a précisé le DPJ, signalant, toutefois, que la mission n'est pas facile et l'identification peut prendre beaucoup de temps. « Des prélèvements ont pu être effectués sur le site du crash, d'autres ne peuvent être possibles que dans des centres d'expertise mais plusieurs fragments de corps et restes humains se sont avérés inexploitables », a-t-il précisé. Face à cette situation, l'identification peut prendre, selon lui, des mois, voire des années. Pour le moment, aucun corps n'a encore été identifié. En attendant, le DPJ a mis l'accent sur la coordination entre les experts algériens et leurs homologues espagnols, français et ceux des Bureaux centraux nationaux Interpol des pays concernés. « Nous travaillons dans un esprit de rigueur. Les considérations humanitaires doivent prévaloir dans de telles situations. Il convient aussi d'indiquer que les autorités maliennes ont affiché une disponibilité et une franche et précieuse collaboration », a souligné l'officier supérieur de police. Sur le lieu de l'accident à Gossi, les experts algériens sont à pied d'œuvre. Le degré de fragmentation des éléments de l'aéronef et leur éparpillement renseignent sur l'ampleur et l'intensité du crash. « Nos experts travaillent 10 heures par jour sur site », a révélé le responsable qui a mis l'accent sur l'expérience acquise par la police algérienne dans le domaine de l'identification des victimes des catastrophes majeures. Abdelkader Kara Bouhadba a signalé que le champ d'intervention des experts algériens de la police ne va pas se limiter à l'identification. « Il y a les aspects technique, judiciaire, policier et administratif », a-t-il conclu.