Pourtant, la menace est évidente et la riposte est le seul moyen de la contrer. L'Algérie, dépendant grandement des importations pour ses besoins d'équipements et de consommation, voit monter en flèche les chiffres de ce qui nous arrive de l'étranger en produits alimentaires, automobiles, produits industriels, etc. Une aubaine pour les pays qui écoulent leurs marchandises chez nous, puisque la manne pétrolière est là pour couvrir cette débauche d'importations. Les Algériens achètent beaucoup et on leur donne les moyens d'acheter davantage via les crédits à la consommation. Le marché est exceptionnellement porteur, méritant la plus grande attention internationale, mais les investisseurs ne se bousculent pas au portillon, s'accommodant de relations strictement commerciales très lucratives qu'ils assurent avec notre pays via l'importation. La dépendance des importations structure la vie économique et, de ce fait, à chaque fois que les pouvoirs publics s'efforcent d'endiguer le fléau, ils touchent inévitablement aux intérêts d'opérateurs locaux qui ont choisi de lier leurs activités, directement ou indirectement, à ce créneau très porteur. Ceux, en tout cas, qui se plaignent n'ont pas des centaines, voire des milliers d'emplois à préserver, ni n'ont investi dans une activité industrielle ou autre qui crée de la richesse pour le pays et diminue sa dépendance de l'étranger. D'autres opérateurs s'inquiètent que ces mesures ne servent pas l'avenir des relations de notre pays avec ses partenaires internationaux. De quel avenir parlons-nous ? Celui qu'hypothèquent chaque jour des relations fondées essentiellement sur des échanges commerciaux ? L'Algérie ne s'est pas ouverte à l'économie mondiale pour être saignée à blanc, mais bien pour entrevoir la possibilité de mettre en valeur toutes ses potentialités économiques et humaines. Et si l'importation devenait un jour non rentable ?