S'exprimant, hier, lors d'une conférence de presse tenue à Alger, le chef de mission du FMI, Zeine Zeidane, a affirmé que si « les politiques actuelles sont maintenues, les avoirs extérieurs de l'Algérie à long terme vont être négatifs ». Il a recommandé aux autorités algériennes de revoir leur copie et commencer le travail dès aujourd'hui pour mettre en place une stratégie économique hors hydrocarbures. Et là, il a rassuré que notre pays possède un potentiel énorme pour relever ce défi. Le conférencier a mis en avant une croissance hors hydrocarbures porteuse, notamment dans le BTP et les services, une croissance du PIB à 4% en 2014, contre 2,8% en 2013, une baisse significative de l'inflation pour se situer en dessous de 2%, en partie grâce au resserrement de la politique monétaire en place, une bonne santé du secteur financier et une stabilité macroéconomique remarquable. Déficit budgétaire... ça creuse ! Toutefois, le chef de mission du FMI soulève, comme mauvaises notes, le recul de la production des hydrocarbures, la forte consommation intérieure, la baisse des cours du pétrole qui pèse sur les exportations, tandis que les importations continuent d'augmenter. C'est pourquoi, il a indiqué que pour renverser cette tendance, il faudra investir dans le secteur des hydrocarbures, accroître les prix intérieurs des produits énergétiques, disposer d'un taux de change plus compétitif, sans oublier l'urgence de diversifier les exportations hors hydrocarbures. Zeine Zeidane a indiqué que le déficit budgétaire devrait se creuser à plus de 6% en raison de la diminution des recettes des hydrocarbures, d'une nette augmentation des dépenses en capital et du maintien d'un niveau élevé des dépenses courantes. Le conférencier a insisté sur l'impératif de mener un travail soutenu de « rééquilibrage » des finances publiques pour placer la politique budgétaire sur une trajectoire viable. Un travail qui passe par une plus « forte mobilisation » des recettes hors hydrocarbures et une « maîtrise de la masse salariale ». Il est bien vrai que même si le secteur financier se porte bien, il n'en reste pas moins que pour Zeidane, des réformes s'imposent pour améliorer l'accès au financement, notamment pour les petites et moyennes entreprises et les ménages. Comme il a été recommandé la mise en œuvre des réformes, pour améliorer le climat des affaires, promouvoir l'intégration au commerce international ainsi que la réduction des rigidités du marché du travail. Il pense que l'Algérie a besoin d'une croissance plus rapide afin de créer suffisamment d'emplois. Il a soutenu qu'il faut améliorer « l'équation » entre l'emploi et le marché. Le FMI a insisté, une nouvelle fois, sur la levée de la règle 49/51 relative à l'investissement étranger. Pour le conférencier, cette loi ne doit pas être élargie à d'autres secteurs. « Si vous voulez mettre en œuvre une démarche capable d'attirer plus d'investissements étrangers, il faut impérativement éliminer les contraintes ou du moins les maintenir uniquement pour les secteurs stratégiques. L'Algérie a le droit absolu de protéger les secteurs stratégiques, mais pour les autres secteurs moins importants, il n'y a aucune raison pour que la règle soit appliquée », lâche-t-il. Cela dit, le même responsable précise qu'il est en Algérie pour donner un avis, « les décisions, c'est aux autorités algériennes de les prendre ». Toujours sur les IDE, le même responsable soutient que l'Algérie ne doit pas se décourager et se doit de continuer à travailler davantage, particulièrement dans la simplification des procédures. Il affirme que sur le plan administratif, il y a beaucoup de travail de simplification à faire pour mettre en place une économie performante et surtout concurrentielle.