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Entre créativité et rentabilité
Les industries culturelles face à internet
Publié dans Horizons le 12 - 11 - 2014

De nouveau, les points de vue s'animent sur la gestion des produits culturels par les sociétés du net. En cause la nouvelle stratégie du site de streaming You Tube de Google qui vient de faire l'objet d'une plainte auprès des instances européennes de Bruxelles. L'information, qui a fait le tour des rédactions de la presse internationale, a été confortée par cette déclaration du Commissaire européen à la concurrence Joaquin Almunia, reprise par l'agence Reuters : « YouTube, par exemple, est une autre forme d'activité que Google peut utiliser pour améliorer sa position sur le marché des moteurs de recherche et peut-être que cela ouvrira la voie à une autre enquête. » Ce sont les labels musicaux indépendants qui sont montés au créneau en saisissant la Commission européenne d'une plainte fondée sur « l'abus de position dominante et diverses violations du droit de la concurrence », peut-on lire sur le site du journal français l'Express qui rapporte que c'est Impala, association qui représente les labels indépendants, qui est à l'origine de cette « plainte à Bruxelles pour abus de position dominante contre Google, qui menace de les déréférencer s'ils n'acceptent pas ses nouvelles conditions contractuelles ». Sur les colonnes du site du quotidien français lefigaro.fr, Helen Smith, la première responsable de l'association Impala, qui conduit la procédure de dépôt de la plainte, estime que « la Commission doit intervenir au plus vite pour empêcher YouTube d'imposer ses nouvelles conditions et lui interdire de mettre en œuvre les contrats déjà signés ». Ce même site évoque, par ailleurs, le souhait de l'association Impala de voir Google fortement condamné, comme cela a été le cas pour le géant du logiciel, Microsoft. A l'origine de ce nouveau bras de fer, cette information selon laquelle, écrit le site du quotidien français lemonde.fr, « YouTube, la plate-forme de vidéos en ligne, filiale de Google, proposera un service de streaming (écoute en continu, sans enregistrement) sans publicité et sans nécessité de connexion à l'Internet. » Le staff de Google n'a pas encore levé le voile sur la date du lancement ni sur le prix qui sera pratiqué par sa nouvelle offre qui se positionne sur un marché de l'écoute musicale en ligne payante largement dominé par deux opérateurs, le suédois Sportify et le français Deezer dont les offres tournent aux alentours de 10 euros par mois. Depuis quelque temps déjà, des bruits de rédaction faisaient état de l'intention de Google de mettre en place un service payant de streaming musical et de négociations avancées entre le moteur de recherche et de grandes majors de la musique, au point, écrit le site http://kulturegeek.fr, « que 90% des maisons de disque auraient déjà signé un accord avec le géant de l'internet. Reste donc 10%, composés essentiellement de petites structures indépendantes, et qui, tout simplement, refusent les termes de l'accord prévu par Google, qui, on peut le supposer, ne leur permettrait pas de dégager suffisamment de bénéfices. » Dans un article consacré aux ressorts de la nouvelle dynamique du service de Google, lemonde.fr, qui voit en You Tube « un acteur de l'industrie musicale qui a puissamment contribué à la baisse de la valeur marchande de la musique », le soupçonne de « casser les prix », en profitant d'une position acquise sur un marché de l'industrie musicale en voie de reconstruction « sur les décombres laissés par l'irruption des téléchargements peer to peer illégaux, en s'appuyant, essentiellement, sur les téléchargements payants développés d'abord par Apple, puis par Amazon », écrit le site du journal. Il est vrai que You Tube a innové sur sa plate-forme en proposant, poursuit le site, « des morceaux de musique accompagnés de simples photos. Il suffit de taper un titre pour pouvoir l'entendre, en streaming. Qu'importe la qualité sonore, n'importe quel appareil connecté est devenu un inépuisable juke-box ». Devant le succès des offres You Tube, les acteurs de l'industrie musicale ont finalement préféré s'adapter à cette nouvelle offre, « voyant en YouTube un instrument de promotion de leurs produits – l'équivalent numérique de MTV à l'âge d'or des vidéos musicale », souligne lemonde.fr. Devant l'opposition de ces « petits » indépendants, le géant Google monte d'un cran et passe à la menace, par la voix du responsable des contenus vidéo de chez You Tube, Robert Kyncl, qui explique au journal britannique Financial Times, froidement, que les labels qui refuseraient de se soumettre aux nouvelles conditions de Google se verraient privés du droit de placer leurs vidéos sur le la plate-forme de partage. En somme, cette attitude revient « à confirmer un abus de position dominante d'autant plus limpide ici que You Tube survole le partage vidéo sur internet, avec près de 90% du marché » selon le site kulturegeek.fr qui explique bien que l'on est devant un cas caractéristique de l'abus de position dominante avérée, poursuit le site « lorsqu'une entreprise s'appuie sur l'un de ses services/produits dominants pour « forcer » la bascule vers un service/produit d'une autre nature, ceci afin de faciliter son adoption rapide. » Selon les explications fournies, il faut considérer d'abord que You Tube n'est, originellement, pas un site de streaming musical. Le géant Google, qui n'est pas sans savoir ce statut, n'a pas intégré les nouvelles règles commerciales dans le contrat de licence du site You Tube, se bornant à les négocier en sous main, imposant ce que le site d'information français qualifie « de comportement abusif discrétionnaire ». En effet, dans l'argumentaire des parties plaignantes, se retrouve le grief fait à Google de faire dans des pratiques discriminatoires et, souligne le site lefigaro.fr, de proposer « des conditions différentes aux majors (Sony, Warner, Universal music) et aux indépendants (qui n'ont pas le droit aux avances sur recettes), et des rémunérations inférieures à celles pratiquées par des sites comme Deezer ou Spotify. » Les labels indépendants à l'origine de la plainte « gèrent les intérêts de milliers d'artistes comme Adele, Vampire Weekend ou les Arctic Monkeys », selon lefigaro.fr qui donne la parole à Jérôme Roger, directeur de l'Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI), pour qui les pourparlers avec Google « achoppent sur les éléments financiers. Les rémunérations proposées aux indépendants sont inférieures à celles obtenues par les majors ou offertes par d'autres services streaming ». D'après le site de ce journal, « YouTube aurait, en outre, refusé aux indépendant de leur verser des avances sur recettes. » L'association des labels indépendants, qui a déposé la plainte, demande à Bruxelles d'agir pour faire annuler la mise en application des contrats passés par Google dans le cadre de ce nouveau service. A l'occasion, sa démarche a reçu l'appui de l'Open Internet Project, une association européenne d'acteurs de l'internet qui avait également porté plainte auparavant contre Google pour sa position dominante sur le segment de la recherche internet. La démarche entreprise contre Google semble trouver écho, y compris au pays de « l'Oncle Sam », où, selon le site lepoint.fr, « Richard Bengloff, président de l'American Association of Independent Music (A2IM), a écrit une lettre ouverte au ministère du Commerce américain pour dénoncer le « manque de considération de Google envers la diversité culturelle et la créativité », qui nécessitent les petits labels, fers de lance de l'innovation, selon lui. » Dans ce débat animé, la presse relève, néanmoins, des positions moins tranchés de labels indépendants qui ont préféré jouer l'option de Youtube, considérant, comme le rappelle le site lefigaro.fr, que « les clips, monétisés par de la publicité, constituent une fenêtre d'exposition et une source de revenus complémentaires appréciables, alors que les recettes des ventes de disques continuent de chuter. » Ainsi, le site du quotidien français évoque-t-il le cas du label musical numérique indépendant Believe Digital qui a rejoint le service. Son président fondateur, Denis Ladegaillerie, considérant, en effet, d'après lefigaro.fr, que « YouTube est un des rares acteurs qui a la capacité de changer la donne sur le marché du streaming, en orientant les internautes vers de la musique payante », ajoutant un peu plus loin : « Les différences de taux sont minimes et sont dans les niveaux du marché ». Dans le même papier consacré à la stratégie de pénétration du marché de la musique en ligne par le service de Google, lefigaro.fr se fait l'écho d'un point de vue différent, celui Yves Riesel, fondateur d'Abeille musique, qui a préféré rester en dehors de l'offre de You Tube, convaincu que « Les indépendants n'ont pas le même fonds de catalogue que les majors et ne tireront de toute façon pas grand-chose du streaming. » Sur le site de ce label indépendant, il est indiqué que son « catalogue Abeille Musique comporte 9.000 titres environ. Environ 75% du chiffre d'affaires est réalisé en musique classique, avec une augmentation constante de l'activité dans les domaines du jazz et des musiques du monde. » De son côté, Olivier Sichel, fondateur de l'Open Internet Project, en même temps que PDG du site LeGuide.com du groupe Lagardère, intègre cette nouvelle offre de You Tube dans une stratégie globale de Google. A une question du quotidien français Le Figaro, il répond : « Google fait avec les maisons de disque ce qu'il a fait avec les agences de voyages, les comparateurs de prix ou les sites d'avis de consommateurs. Il fait levier sur sa position dominante dans la recherche pour mettre en avant ses propres services, comme YouTube, et imposer des clauses léonines lors de ses négociations avec les fournisseurs de contenus. Google a les moyens de faire la pluie et le beau temps en toute impunité. Soit vous suivez ses règles, soit vous disparaissez du Web. » Dubitatif, le site kulturegeek,fr s'étonne que « le poids lourd Google se croit à ce point en
totale impunité qu'il étale ce genre de « pression » dans les médias, comme si, de fait, rien de fâcheux ne pouvait lui arriver sur le plan légal. » Même s'il n'oublie les affaires passées dans lesquelles le géant de la recherche sur internet s'en est toujours bien sorti, y compris dans celles où il a lui-même reconnu la faute, le journaliste de ce site ne peut s'empêcher d'opiner que « Google ferait bien de ne pas trop jouer avec le feu dans ce type d'affaires ; car on finit toujours par se brûler. »

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