La chute des prix du pétrole a conduit à une baisse d'entre 10 à 15% des recettes pétrolières de l'Algérie, a souligné, hier, le vice-président du Conseil national économique et social (CNES), Mustapha Mekidèche, au forum du journal El Wassat. Pour lui, cette baisse n'est pas « catastrophique ». Elle est même « absorbable », voire acceptable. Mais elle ouvre le champ à des scénarios aussi optimistes que pessimistes. « Tout dépendra de la réunion de l'Opep en juin 2015. Il se peut que les prix du pétrole restent bas au premier semestre de l'année prochaine et connaissent une hausse au cours du deuxième semestre, comme les prix pourront ne pas changer. Tout est possible. C'est pour cette raison qu'il faut envisager des scénarios optimistes et pessimistes », estime-t-il. Il pense également que la loi de finances complémentaire pour 2015 ne devrait être élaborée qu'après la réunion de l'Opep. Car les textes de cette loi doivent prendre en compte l'impact des décisions de l'organisation. « Il y a des dispositions budgétaires à prendre. Si la chute des prix se maintient, il faudrait prendre des décisions. Reporter par exemple les projets qui n'ont pas d'impact immédiat sur l'industrie. L'entreprise et le développement de son outil de production devrait être notre objectif principal », préconise-t-il. Pour lui, l'entreprise, c'est la porte de salut de l'Algérie qui devrait fermer progressivement son robinet de « rente » pour mettre fin surtout au rythme vertigineux des importations. « Si nous devons maintenir ce rythme des importations, et avec la chute des prix du pétrole, l'Algérie sera obligée de recourir à l'endettement extérieur », prévient-il. Si l'Algérie, d'après lui, était membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), elle aurait pu mettre fin aux importations de produits futiles et contrefaits et tenir tête aux lobbies qui tirent leurs richesses de ces importations. « Il est plus facile et plus rentable d'importer que de produire. Ces ainsi que des lobbies se sont enrichis. Mais cela ne peut pas continuer. Il faut que les Algériens sachent que l'Algérie n'est pas un pays riche comme on le prétend. On ne peut dépendre éternellement des hydrocarbures », affirme-t-il. Dans ce contexte, il juge nécessaire d'aller vers des réformes structurelles et la rationalisation du budget et trouver un équilibre entre les engagements internationaux, les importations et les obligations sociales. Aboutir en somme à une croissance diversifiée qui prend le relais des hydrocarbures. « Pour cela, il faut aller vers un consensus de toutes les parties, de tous les acteurs, autour des grandes problématiques du pays. J'approuve entièrement l'initiative du FFS pour aller vers un consensus. Nous sommes un grand pays et les intérêts sont divers, voire opposés. Mais il faut faire des compromis si on veut avancer », signale-t-il.