Les chiffres avancés par Google en matière de lutte pour la protection des droits d'auteur sur le net montrent bien la place prise par le moteur de recherche dans le combat que livrent les industries culturelles pour la préservation les droits des créateurs et ayants droit. Pressés par les ayants droit, Google a ainsi indiqué, en été dernier, avoir procédé à la suppression de près d'un « million de liens par jour en juillet », selon le site 01net.com qui titrait alors, « Google poursuit son grand nettoyage de liens menant sur des contenus illicites », indiquant que le moteur de recherche a ainsi atteint un véritable record en répondant, notamment, aux requêtes de suppression d'URL émises par « des ayants droit ou des organismes de surveillance ». Au rythme annoncé, le site arrive au calcul selon lequel le géant de la recherche sur internet est parvenu, durant le mois de juillet dernier à exactement « 30 146 926 URL supprimées en un mois ». D'où la conclusion pour le journaliste de ce site « que, malgré le développement international de l'offre légale, les sites de téléchargement illégal sont en pleine forme quelle que soit la nature des fichiers (musique, logiciel, vidéos, jeux, livres...) ». Cela étant, Google ne semble anticiper systématiquement toutes les requêtes, et va même jusqu'à botter en touche comme lorsqu'il a été dernièrement sollicité par le bras « armé » de l'industrie cinématographique américaine, la fameuse MPAA qui lui demandait de couper l'accès à ses résultats de recherche à près de 81 sites. En réponse à cette pression, le moteur de recherche « n'en a supprimé qu'un quart » rapporte 01net.com. Dans son combat connu et réputé farouche contre les actes d'atteinte aux droits de ses membres et de leurs ayants droit, la MPAA a commencé par publier la liste des sites étiquetés de pirates avant de s'adresser à Google pour lui demander de faire tomber le couperet. Il faut rappeler à ce suet que la plupart des cadres réglementaires imaginés pour la protection des droits d'auteur comptent pour leur efficacité sur une implication entière des ayants droit ou de leur représentants pour aller à la chasse aux adresses URL et IP des contrevenants qu'ils transmettent ensuite aux fournisseurs d'accès et autres prestataires en mesure de couper le lien. Dans ce cadre, Google est quotidiennement sollicité, note 01net qui rappelle que jusqu'à présent, « la MPAA n'a exigé le retrait que de 12.300 liens environ. Elle vient d'y ajouter 81 autres URL, essentiellement des sites de streaming et de torrents, dont certains français comme filmstreamingz ou filmstreamingvk. » Mais le moteur de recherche ne semble pas avoir pris en compte toutes ces demandes puisqu'il ne fait état dans « son rapport de transparence, sur les demandes qui lui sont adressées » que de 26% des requêtes de la MPAA satisfaites, soit, explique le site « la suppression de 21 URL. » Aux yeux des responsables de la société Google, les demandes de la MPAA sont « vagues » puisqu'elles n'indiquent pas, comme l'explique 01net, « les URL des pages où étaient proposés les films piratés mais carrément les pages d'accueil des sites. » Pénaliser les pages web aux contenus piratés Cette attitude de Google à l'égard des sollicitations des ténors de l'industrie cinématographique ne dénote nullement un relâchement dans la vigilance du moteur de recherche qui aligne de nombreuses autres annonces dans le sens d'un renforcement de ses moyens de lutte contre le piratage des œuvres culturelles sur internet. Il a, en effet rendu public, au courant du mois d'octobre dernier, une nouvelle démarche à travers laquelle il a procédé à la modification de « son algorithme Page Rank pour pénaliser les pages Web qui proposent des contenus piratés », rapporte 01net.com qui retrace les nombreuses initiatives du moteur de recherche « pour lutter contre le piratage », à partir d'un papier officiel de Google mis en ligne sur son blog, en juillet dernier, qui retrace « de nouvelles mesures prises depuis quelques mois pour limiter le nombre de liens menant à des contenus piratés dans son service de recherche. » Dans une sorte d'approche pédagogique, Google prévoit de réserver un traitement particulier à certaines requêtes telles celles incluant des termes comme « download », « free » ou « watch ». Le site 01ne croit en effet savoir à ce sujet que Google « affichera désormais un nouveau format publicitaire qui recense différents services proposant le contenu légalement (dont le sien le cas échéant) », ajoutant que cette initiative d'affichage publicitaire pour sensibiliser à l'usage de services légaux de téléchargement se limitera, dans une première phase, au seul territoire des Etats-Unis d'Amérique. Au chapitre du travail répressif contre les actes de piratage, Google annonce également avoir introduit des modifications dans son algorithme pour mieux sanctionner les pages web objets de plaintes dans le cadre des dispositions de la loi Digital Millenium Copyrights Act (DMCA), du nom de cette loi américaine votée en 1998 qui vise selon l'encyclopédie en ligne Wikipedia à « fournir un moyen de lutte contre les violations du droit d'auteur » et à « à établir une législation de la propriété intellectuelle adaptée à l'ère numérique », et dont l'une des principales dispositions prévoit « la possibilité d'interdire explicitement le contournement des technologies utilisées pour protéger les documents assujettis au droit d'auteur. » Dans ce cadre, de nombreuses requêtes sont régulièrement adressées à Google par les ayants droit ou leurs représentants pour demander la suppression de liens vers des pages contenant ou orientant vers des contenus illégalement mis en ligne. Agissant en tant gendarme pour les droits d'auteur, Google qui avait déjà instauré en 2012, une pénalité à l'encontre des sites accusés de piratage pense pouvoir aggraver la punition avec ce nouveau procédé « Pirate Update 2 » présenté comme plus vigoureux. Alors qu'il était objet de nombreuses critiques de la part des lobbies des industries culturelles et des ayants droit pour le peu d'entrain qu'il semble mettre à faire cesser la circulation des fichiers piratés sur ses services, Google se déclare en phase avec cet objectif, estimant dans un texte mis en ligne sur son blog officiel que « notre partenariat avec l'industrie des loisirs s'approfondit chaque jour ». De l'autre côté, le ton est également à la satisfaction, à l'image de ce que rapporte le site 01net, des propos du porte-parole de la MPAA, pour qui « tout le monde doit contribuer à juguler les conduites illégales en ligne, et sommes heureux de voir Google reconnaître qu'il facilite l'accès à des contenus volés par le biais de son service de recherche. Nous examinerons les résultats des changements dans l'algorithme de Google pour voir s'ils réduisent l'apparition de contenus volés et des sites qui en tirent profit dans les résultats de recherche ».La bonne disposition de Google à l'égard de la problématique du droit d'auteur va plus loin avec deux nouvelles autres annonces rapportées par la presse en ce débit décembre. Il y a eu en effet la décision d'expulser les applications non respectueuses des droits de propriété de son Play Store. « Plusieurs programmes permettant d'accéder au fameux tracker BitTorrent ont été boutés hors du magasin d'applications du géant du Web » écrit le site 01net.com, expliquant que le moteur de recherche « estime qu'elles violent son règlement relatif à la protection de la propriété intellectuelle ». Le site donne ainsi une liste de noms de programmes visés par cette mesure de retorison, à l'instar de « The Pirate Bay Proxy, The Pirate Bay Premium ou PirateApp ». Le blog d'information dédié aux technologies de l'information et de la communication TorrentFreak, à l'origine de cette information, a dévoilé le contenu d'un courriel adressé par Google au développeur de The Pirate Bay Proxy, pour l'informer de la suppression du lien et l'avertir de nouvelles représailles en cas de récidive. Le site 01net rappelle que cette application « connaissait un certain succès, avec 900.000 téléchargements et 45.000 utilisateurs chaque jour. » Le destinataire du courrier de Google dit ne pas compter rester les bras croisés et promet de faire appel de cette décision estimant que « The Pirate Bay Proxy, qui permet de se connecter au site malgré un éventuel blocage en passant par un intermédiaire, n'est en rien différente d'un navigateur comme Chrome », souligne le même site. Youtube durcit le ton Toujours aux premiers jours du mois de décembre, la presse se fait l'écho d'une autre trouvaille de Google qui durcit la lutte contre les contenus piratés sur sa plate forme vidéo Youtube. Sur le modèle de la maison mère Google, Youtube durcit le ton face aux usages attentatoires au droit d'auteur, et maintient ainsi, comme le note le site www.fredzone.org que « si plainte il y a pour une certaine vidéo, l'auteur de la dite vidéo peut voir son média disparaître du jour au lendemain ». Mais comme le volume de fichiers vidéo en circulation sur la plateforme atteint des quantités astronomique et que, par conséquent, il devient de plus en plus compliqué de faire surveiller tous les contenus par l'élément humain, Youtube a dévoilé un nouveau service intitulé Content ID, qui « permet de reconnaître automatiquement si une vidéo utilise ou non du contenu placé sous le régime du droit d'auteur », écrit ce site. Cette nouvelle fonctionnalité devra contribuer à améliorer l'offre de service de Youtube, notamment dans le domaine des musiques empruntées pour l'accompagnement des vidéos, le plus souvent en totale violation des droits d'auteur. usque- là, les usagers y allaient sans trop se poser de question, prenant même le risque de subir le retour de manivelle des ayants droit quelque temps après. En recourant au service Content ID relève fredzone.org, « il est possible de savoir à quoi s'en tenir : après avoir uploadé une vidéo, Youtube analyse son contenu audio et vous prévient si vous utilisez des médias à risque, en vous indiquant quelle sanction vous risquez, selon l'ayant droit concerné. »