Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a effectué, hier, une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Bouira. Une visite pas comme les autres, puisqu'elle coïncide avec la célébration du nouvel an amazigh. D'ailleurs, la première halte de la délégation fut le centre culturel Ali-Zamoum où Grine a procédé à l'ouverture officielle de la journée d'étude sur l'histoire de Yennayer et sa place dans la société. La première conférence intitulée « Yennayer, facteur de socialisation », a été donnée par le professeur Hassan Helouane de l'Université de Tizi Ouzou. Celui-ci a affirmé que la célébration de cette date « n'est que justice ». Pour lui, Yennayer c'est la « réhabilitation » de notre propre histoire. La deuxième conférence, animée par l'écrivain Rachid Oulebsir, a porté sur « Le patrimoine culturel amazigh ». Le conférencier a soutenu que le peuple amazigh appartient bel et bien à l'universalité et « nous n'avons pas à rougir de nos ancêtres », avant de souligner que « Yennayer n'est pas mort et tel que le phénix, il renaît de ses cendres ». Le ministre s'est dit, pour sa part, fier de partager cet événement qui fait partie de notre culture et notre patrimoine. Après avoir assisté à ces deux conférences, Grine s'est rendu à la radio régionale de Bouira. Accompagné des directeurs généraux de la Radio nationale, Chaâbane Lounakel, de la Télévision algérienne, Tewfik Khelladi, et de l'Entreprise de télédiffusion algérienne (TDA), Houyou Abdelmalek, le ministre a lancé la troisième radio web dédiée au patrimoine musical amazigh lors d'une cérémonie tenue au siège de la radio locale de Bouira. Avant de visiter les différents services de la radio locale, Grine a procédé aussi au lancement du projet d'installation d'un système de communication Menos (Multimedia Exchange Network Over Satellite) à Tachachit Nador, sur les hauteurs de la commune d'Ath Laâziz, destiné à renforcer et à augmenter le taux de couverture de la radio locale et supprimer les zones d'ombre. « La mise en place de ce système moderne est un acquis qualitatif pour le secteur de la communication », s'est réjoui Grine, faisant savoir qu'une réunion devrait regrouper mardi prochain les responsables de TDA avec les autorités locales de la wilaya de Bouira afin d'examiner les détails de ce projet qui devrait être achevé d'ici à début 2016, selon les détails fournis sur place. Le ministre a demandé aux parties concernées d'accélérer le processus et d'étudier aussi la possibilité de réduire les délais de réalisation. « Notre objectif est d'œuvrer à la suppression des zones d'ombre et à l'augmentation du taux de couverture pour la télévision numérique (TNT) qui a atteint un taux de 80 % au niveau national et 70% à Bouira », a expliqué Grine. La radio web, troisième du genre au niveau national, est un acquis pour le secteur de la communication car devant permettre d'atteindre un nombre de 9 millions d'auditeurs (actuellement 5 millions) d'ici à la fin de l'année en cours, a déclaré le ministre, qui a insisté auprès des responsables concernés sur l'impératif de veiller à une diffusion équilibrée et équitable pour toutes les variantes de la langue amazigh. Lors de son intervention sur les ondes de la Radio locale, Hamid Grine a affirmé qu'il est bien temps d'aller vers la concrétisation du principe qui veut que l'information soit sacrée, loin de toute forme de diffamation. Il a fait savoir que 1.700 cartes de journaliste professionnel ont été délivrées depuis l'entame de l'opération d'étude des dossiers. L'objectif est d'en délivrer 2.700 d'ici au mois de juin. L'établissement de cette carte professionnelle « se fait sur la base d'un contrat de travail du journaliste concerné et celui-ci doit être permanent », a précisé Grine. « Avec l'établissement de cette carte professionnelle, le secteur pourra avoir ensuite un conseil d'éthique et de déontologie, une autorité de régulation et toute autre étape destinée à assainir le secteur », a-t-il déclaré lors d'un point de presse, avant d'appeler les journalistes et les hommes du métier à « s'organiser davantage » afin de lutter ensemble contre « l'esclavagisme » dont souffrent des correspondants de presse ou des journalistes à travers le pays. Pour ce qui est de la formation des journalistes, il a indiqué que cinq sessions ont été organisées jusque-là et d'autres le seront dans les prochains jours. « La prise en charge est assurée pour ces formateurs étrangers mais aucun d'eux n'a été payé », a tenu à préciser le ministre. Pour lui, il ne peut y avoir une presse professionnelle sans la formation des journalistes. 95% de la presse est professionnelle, dira-t-il. Par ailleurs, Grine a saisi l'occasion pour appeler certains correspondants de presse à respecter l'éthique et la déontologie du métier. Détermination Le ministre de la Communication s'engage, par ailleurs, à ce que « d'ici quelque temps, les conditions socioprofessionnelles des journalistes changent », a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse tenue en marge de sa visite. Entre-temps, il a signalé qu'un pas a été fait vers un certain nombre de journalistes que « nous avons sauvés du désespoir en les recrutant dans les journaux du secteur public. Je souhaite que les journaux privés en fassent autant ». Grine s'est dit déterminé à mener jusqu'au bout sa politique de développement du secteur. « Je ne peux pas tout mettre en œuvre et je ne peux pas être sur tous les fronts à la fois. Une chose est sûre, j'y arriverai », a-t-il souligné. Dans ce sillage, il a affirmé que son département œuvrera sans relâche pour la professionnalisation de la presse. Au sujet du projet de loi sur la publicité, le ministre a indiqué qu'il pourrait être présenté à l'APN d'ici à avril prochain.