Les dernières émeutes enregistrées à Boudouaou n'ont fait aucune victime. Les informations faisant état de la mort d'un homme que les émeutiers auraient lynché étaient infondées. En effet, Noureddine Aoudia, le frère ainé de la victime Karimeddine, chauffeur de taxi décédé le 17 novembre dernier au CHU Mustapha-Pacha, a affirmé que son défunt frère est mort accidentellement. Flash-back : Karimeddine est arrivé à Oued Korso en provenance de Bejaia aux environs de 17 heures où il s'est retrouvé coincé dans un encombrement causé par les émeutiers de Boudouaou. Bloquée pendant trois heures dans la circulation, la victime est sortie de son véhicule jeter un coup d'œil par-dessus le pont enjambant la RN5. Pour son malheur, les barres de fer qui longeaient le sol du pont avaient été détériorées suite à un accident. Elles ont été remplacées sommairement par des barres de sécurité mal fixées. «C'est en se mettant les pieds sur ces barres que mon frère a fait une chute de sept mètres dans le ravin, selon le rapport de la gendarmerie nationale», a tenu à préciser Noureddine. Selon lui, la place où s'est produit le drame n'était pas éclairée. La victime grièvement blessée a été transportée à l'hôpital de Thénia. «C'est Karimeddine lui-même qui nous a raconté sa chute», nous diront ses 14 frères et sœurs rencontrés dans le domicile parental. «Après l'incident, mon frère était encore vivant mais complètement défiguré», dira l'aînée de ses sœurs. En effet, Karimeddine avait passé une nuit au niveau de cet hôpital. Il a été ensuite transféré par le SAMU au niveau du CHU Mustapha-Pacha où il a rendu l'âme le second jour de l'Aïd. Selon ses proches, la victime souffrait d'atroces douleurs au niveau du dos, d'un œdème au niveau de l'œil droit. En outre, ses poumons étaient compressés en plus d'une blessure à la tête. Des blessures qui, malgré les aveux de la victime, ont soulevé le doute chez son frère aîné. Celui-ci compte demander une enquête à la gendarmerie nationale. «De la sorte j'aurai le cœur net», dit-il la gorge nouée. Les yeux larmoyants, il a précisé que le défunt était impatient de rejoindre le domicile familial pour célébrer l'Aïd avec son épouse et ses quatre enfants dont la dernière est âgée de six mois. Hasard ou destin ? Né le 17 novembre 1964, Karimeddine Aoudia est décédé le 17 novembre, jour de son anniversaire.