Les établissements scolaires ont été paralysés la semaine dernière par une grève de deux jours à l'initiative de l'Alliance des syndicats autonome. Cette dernière menace de « radicaliser » son mouvement à partir du 19 février. Un autre syndicat, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) en l'occurrence, annonce pour aujourd'hui une grève d'une journée reconductible. Cette situation commence à alarmer les parents d'élèves mais aussi les pédagogues. Mourad Chouguiat, inspecteur et pédagogue, parle de situation « inquiétante ». Contacté hier, il a soutenu que cette grève est tombée au mauvais moment, soit à la veille des examens scolaires prévus à partir du 1er mars. Pour lui, si la grève des syndicats perdure, il serait difficile sur le plan pédagogique d'envisager des solutions, et la « situation deviendra ingérable ». « Nous ne sommes pas dans une logique de rattrapage des cours mais dans quelque chose de plus préoccupant, à savoir l'impact psychologue sur l'esprit des élèves », a-t-il prévenu. Dans ce contexte, il a indiqué que les élèves finiront par perdre la concentration à l'approche des examens finaux mais aussi et surtout ils n'auront plus confiance en l'école. « Dans ce genre de situation, les inspecteurs et autres pédagogues doivent rassurer les élèves et être à leurs côtés pendant toute l'année scolaire », a-t-il préconisé. Sur le plan pédagogique, Chouigat a conseillé aux élèves de s'attaquer dans l'exécution du programme à l'essentiel, notamment en se basant sur l'écrit qui a une place prépondérante lors des examens de fin d'année, particulièrement le baccalauréat. « Ce sont tous les acteurs, inspecteurs, enseignants, parents d'élèves, qui doivent s'adapter à cette nouvelle donne (la grève, ndlr), qui a tendance malheureusement à devenir une habitude. Nous devons tous travailler dans l'intérêt de l'élève et le rassurer davantage », a-t-il précisé. Pour la psychologue Dalila Kessaissia, la grève va déstabiliser les élèves. « Ils vont s'interroger sur la continuité des cours, ce qui leur fera perdre la concentration dans une période décisive », a-t-elle précisé. En outre, elle a souligné que le coup sera ressenti au sein des familles où l'inquiétude s'installera. Chose que corrobore le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Khaled Ahmed. « Les élèves, notamment ceux des classes de terminale, sont bel et bien affectés par cette succession de grèves », a-t-il signalé. Pour les parents d'élèves, une seule journée de grève est une grève de trop. Il fera savoir que son association a essayé, en vain, de rapprocher les positions du ministère et des syndicats pour trouver une solution à ce bras de fer qui n'a que trop duré. Raison pour laquelle, « nous avons sollicité le Premier ministre pour une rencontre afin de débattre de cette problématique qui a fragilisé depuis des années l'enseignement », a-t-il souligné. Pour lui, la grève est devenue un véritable cauchemar pour les parents « qui, eux aussi, finiront par perdre confiance en l'école publique ».