Les participants à cette rencontre ont insisté sur le rôle prépondérant que doit jouer la société civile en termes de dialogue civilisationel susceptible d'aplanir les « conflits » existants entre les deux rives de la Méditerranée. Le vice-président de la fondation du dialogue Sud-Nord, Henrik Herman Kroner, a rappelé que cette initiative datant de 2006 a rencontré un « succès », pour la simple raison qu'elle a contribué à instaurer une meilleure compréhension des problèmes communs et ce à travers la favorisation du dialogue régulier entre partenaires du Sud et du Nord sur des thèmes fondamentaux. « La société civile doit être à la hauteur des attentes de l'homme de la rue. Elle doit dialoguer avec les gouvernements et les partis politiques pour comprendre et résoudre les problèmes dans le cadre d'une coopération permanente », a-t-il indiqué, rappelant que depuis 2006, « un congrès est organisé, de façon alternative, tous les trois ans dans chacune des rives de la Méditerranée ». La société civile algérienne assume-t-elle son rôle pleinement ? Kroner a affirmé qu'elle ne l'assume pas assez peu-être, à l'instar des autres pays européens où la société civile a du mal à développer un dialogue continu avec les décideurs. Cela implique la consécration d'une « démocratie participative » devant donner à la société civile la possibilité de s'exprimer. Le même responsable a rappelé que le 2e congrès du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée a eu lieu en 2009 à Alicante (Espagne) sur le thème « éducation et migrations » et le 3e congrès qui s'est tenu à Tunis en 2012 était placé sous le thème « Le partenariat entre la société civile et les pouvoirs publics ». Le 4e congrès du dialogue Sud-Nord se déroulera en juillet prochain à Milan (Italie) sous le thème « Territoires et populations oubliées des transitions démocratiques en Méditerranée : les régions rurales ». Pour sa part, Ben Jdidi, qui s'exprimait au nom de la CNCPPDH, a souligné que le dialogue est le moyen à même de régler toutes les questions suspendues qui concernent le Sud et le Nord de la Méditerranée. Cet intervenant a indiqué aussi que la société civile « plaide pour un dialogue basé sur la paix et à la tolérance » ajoutant qu'un « dialogue sérieux » est nécessaire pour la protection des droits de l'homme. De son côté, le professeur Kamel Filali, membre de la CNCPPDH, a indiqué que le dialogue de la société civile est une procédure à même de mettre fin aux conflits aux niveaux national et international. « Un dialogue difficile mais possible », confirme-t-il. La présidente du réseau de société civile, Taya Yasmina, est revenue au contenu de la déclaration d'Alger de février 2006 qui a mis en exergue la nécessité de promouvoir la participation active de la société civile aux processus politiques et décisionnels pour construire un ensemble euro-méditerranéen fondé sur des valeurs universelles qui constitueront les bases pour la promotion des réformes politiques et l'engagement des plans d'actions communs. La fondation du dialogue Sud-Nord a indiqué qu'elle continuera à encourager et à organiser ce dialogue de la société civile et ce pour « une vision commune de l'avenir ». Elle a tenu à préciser qu'elle agit en toute indépendance en dehors de « toute ingérence de nature politique ou philosophique ».