La capitale libyenne abrite à partir de demain le sommet Afrique-Union européenne. Troisième du genre après ceux qui se sont tenus d'abord au Caire en 2000 et à Lisbonne sept ans plus tard, il aura à définir les priorités dans la conduite du partenariat entre les deux ensembles géopolitiques. Ce fut surtout lors du sommet de Lisbonne qu'ont été élaborées des stratégies de nature à impliquer davantage les organes et structures de l'UE, de l'UA et des sociétés civiles. Le thème «Investissement, Croissance économique et Création d'emplois» choisi indique assez bien la volonté de deux partenaires pour conforter les échanges d'ordre économiques de nature à résoudre d'autres problèmes comme l'immigration clandestine et l'insécurité. La rencontre de deux jours analysera également l'adoption du deuxième Plan d'action 2011/2013 qui a l'objectif de définir les stratégies et actions dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'alimentation et de la politique. Cette synergie d'efforts s'inscrit dans le cadre du programme des Nations unies d'éradication de la pauvreté en 2015 appelé communément les Objectifs du millénaire. Ce plan permettra aussi de renforcer les relations entre les deux continents, ouvrant la voie à «un avenir meilleur et plus prospère» au bénéfice de plus de 5 milliards de personnes vivant en Afrique et en Europe. Des accords de coopération existent déjà avec certains pays du continent comme celui doté d'une enveloppe de 122 millions d'euros destinée pour le financement de programmes d'éducation primaire en Afrique du Sud. Parmi les questions de cette rencontre, figurent le changement climatique, l'intégration régionale et le développement du secteur privé, les infrastructures, l'énergie, l'agriculture et la sécurité alimentaire. L'occasion sera donnée à de nombreux pays de négocier des projets d'investissements sur un continent qui suscite de nombreuses convoitises et une rude concurrence entre pays étrangers. Fortement bousculée dans son «precarré» par la Chine, l'Europe est tentée de revenir à travers un redéploiement de ses entreprises. Le sommet de Tripoli sera une occasion et une opportunité pour planifier les programmes d'investissements privés afin que le continent puisse afficher des avancées. Le flux de l'investissement privé étranger reste plus petit que celui des autres régions du monde. La rencontre de Tripoli peut améliorer les conditions du climat des affaires. Un forum des affaires rassemblera des chefs de multinationales, de grandes sociétés, PME-PMI, de confédérations patronales ainsi que d'institutions multilatérales et régionales. Il portera sur le rôle du secteur privé dans la connexion des marchés, la simplification des activités économiques ainsi que dans la réalisation d'une économie verte. L'objectif est de déboucher sur des solutions de nature à nourrir les débats entre les chefs d'Etat. Parmi ceux qui prendront part à cette rencontre, le Président Bouteflika. L'Algérie occupe une position géostratégique sur le flanc sud de l'Europe et n'a jamais renié sa vocation africaine.